Imaginer, avec les élèves, la vie d’un immeuble ; décrire ce lieu ; l’animer de personnages ; inventer des interactions entre les habitants. Voilà ce que propose la simulation globale, pour laquelle le thème de l’habitat s’avère particulièrement fructueux.
De nombreux projets de simulation globale ont en effet pour univers de référence un lieu d’habitation, les plus connus étant l’immeuble, le village ou encore l’hôtel. Nous avons choisi pour ce dossier consacré au logement de présenter plus particulièrement la simulation globale « L’immeuble », imaginée par Francis Debyser au début des années 1980.
La simulation globale | L’immeuble | Exemples de projets
La simulation globale
La simulation globale s’apparente à un jeu de rôle dans lequel les élèves, sous une identité fictive, recréent un univers calqué sur le monde réel (un village, un quartier, un immeuble…) ou imaginent un lieu imaginaire (un voyage sidéral, l’installation d’une nouvelle civilisation…).
L’immeuble
Les premières simulations globales – L’immeuble, îles et Le village – ont été expérimentées au sein du BELC (Bureau pour l’enseignement de la langue et de la civilisation françaises à l’étranger) au début des années 1980. Francis Debyser, Jean-Marc Carré et Francis Yaiche, didacticiens du FLE à l’initiative de cette technique, ont multiplié les expériences et les écrits, puis publié (ou inspiré) un ensemble d’ouvrages pédagogiques permettant de monter des simulations variées. Ces titres (L’immeuble, L’entreprise, L’hôtel, La conférence internationale) sont rassemblés dans la collection « Simulations globales » chez Hachette FLE.
Pour la simulation de l’immeuble, Francis Debyser s’inspire du célèbre ouvrage de Georges Perec publié en 1978 – La Vie mode d’emploi – dans lequel l’auteur décrit, très en détail, le quotidien des habitants d’un immeuble parisien.
Chapitre 35, « La Loge de la concierge »
Madame Claveau fut la concierge de l’immeuble jusqu’en mille neuf cent cinquante-six. C’était une femme de taille moyenne, aux cheveux gris, à la bouche mince, toujours coiffée d’un fichu couleur tabac, toujours vêtue (sauf les soirs de réception où elle tenait le vestiaire) d’un tablier noir avec des petites fleurs bleues. Elle surveillait la propreté de son immeuble avec autant de soin que si elle en avait été propriétaire. Elle était mariée à un livreur de chez Nicolas qui parcourait Paris en tricycle, la casquette crânement penchée sur l’oreille, le mégot au coin des lèvres, et que l’on voyait parfois, sa journée terminée, ayant troqué son blouson de cuir beige tout craquelé contre une veste molletonnée que Danglars lui avait laissée, donner un coup de main à sa femme en faisant briller les cuivres de la cage de l’ascenseur ou en passant au blanc d’Espagne le grand miroir du vestibule sans cesser de siffloter le succès du jour, La Romance de Paris, Ramona, ou Premier rendez-vous. Ils avaient un fils, prénommé Michel, et c’est pour lui que Madame Claveau demandait à Winckler les timbres des paquets que Snautf lui envoyait deux fois par mois. Michel se tua dans un accident de moto, à dix-neuf ans, en 1955, et sa mort prématurée ne fut sans doute pas étrangère au départ de ses parents l’année suivante. Ils se retirèrent dans le Jura. Morellet prétendit longtemps qu’ils avaient ouvert un café qui avait tout de suite périclité parce que le père Claveau avait pratiquement bu son fonds au lieu de le vendre, mais c’est un bruit que personne ne confirma ni n’infirma jamais.
Georges Perec, La Vie mode d’emploi : romans, Paris, Librairie générale française, collection « Le Livre de Poche », 2009.
Le lieu-thème de la simulation imaginée par Debyser est donc celui d’un immeuble où chaque élève est locataire ou propriétaire d’un appartement et vit la vie d’un habitant. Ce lieu de vie et ces personnages permettent de construire un ensemble d’activités orales et écrites pour inciter les apprenants à rédiger des textes, des dialogues, des récits et pour acquérir la maîtrise de la langue, en prenant appui sur des événements ordinaires de la vie (rencontres dans l’escalier, emploi du temps d’une journée, d’un week-end, écriture de lettres…) mais aussi sur des événements extraordinaires (réunion de copropriétaires…) voire des incidents (vol, incendie, inondation…).
Pour vous donner une idée des activités qui peuvent être proposées à des apprenants de FLE dans le cadre de cette simulation globale, nous avons reproduit le sommaire de l’ouvrage pédagogique que Francis Debyser consacre à l’immeuble, auquel nous avons ajouté quelques indications sur les tâches qui peuvent être réalisées par les élèves.
1. Construction
(Mise en place du décor et des gens)
1.1 | Répartition des habitants : faire un schéma de l’immeuble, répartir les habitants et les animaux dans les logements et donner des indications simples sur les personnages (âge, sexe, nationalité, profession). |
1.2 | Prénoms et noms : donner des noms aux habitants de l’immeuble en s’aidant d’un calendrier ou d’un annuaire téléphonique. |
1.3 | L’adresse de l’immeuble : inventer l’adresse de l’immeuble, numéro et rue. |
1.4 | Professions : indiquer les métiers et les occupations des habitants adultes. |
1.5 | Le magasin : préciser la nature du magasin situé au rez-de-chaussée de l’immeuble, lui donner un nom, dessiner son enseigne, décrire ce que l’on voit dans les vitrines, confectionner des affichettes. |
1.6 | Le téléphone : attribuer des numéros de téléphone aux logements. |
1.7 | Les jeux du téléphone : conversations téléphoniques, l’erreur ou le faux numéro, le répondeur. |
1.8 | Véhicules : attribuer des véhicules aux différents habitants de l’immeuble. |
2. Décoration
(Personnalisation)
2.1 | Statues et ornements : décrire et/ou dessiner les décorations de l’immeuble ainsi que son environnement. |
2.2 | Collages : les personnages. Choisir dans des revues ou des publicités les visages correspondant aux habitants de l’immeuble. |
2.3 | La grande affiche : imaginer le panneau publicitaire figurant sur l’un des murs de l’immeuble. |
2.4 | Description d’une pièce : décrire une des pièces de l’immeuble (le mobilier, le rangement…). |
3. Fac-similés
(Pour faire plus vrai)
3.1 | Graffiti : imaginer les graffiti figurant sur les murs de l’immeuble, dans l’entrée, dans l’escalier. |
3.2 | Avis, pancartes, règlements : imaginer les fac-similés des avis, notes, pancartes ou règlements divers formulant des demandes, des conseils, des consignes ou des interdictions présents dans l’immeuble. |
3.3 | Petites annonces : imaginer le contenu des petites annonces affichées par certains habitants dans l’entrée de l’immeuble. |
3.4 | Faire-part : imaginer le texte des faire-part de naissance, mariage, décès affichés dans l’escalier par les habitants de l’immeuble. |
3.5 | Messages personnels : imaginer les messages laissés par des habitants de l’immeuble sur la porte de leur voisin. |
4. Jeux de rôles
(Jouer les actes de communication)
4.1 | Rapports personnels, relations familiales : préciser les rapports entre les gens qui vivent dans le logement et indiquer s’ils s’entendent bien ou mal et pourquoi. | |
4.2 | Rapports entre voisins : établir le réseau des relations entre les habitants de l’immeuble. | |
4.3 | Rencontres dans l’escalier : faire une liste des brèves rencontres qui peuvent avoir lieu dans l’escalier dans une journée. | |
4.4 | Parler de la pluie et du beau temps : faire une liste d’expressions concernant le temps et jouez des dialogues qui pourraient avoir lieu entre différents habitants de l’immeuble. | |
4.5 | Ça va ? Jouer des rencontres au cours desquelles les habitants de l’immeuble se demandent mutuellement des nouvelles. | |
4.6 | Petits services : imaginer les services que pourraient se rendre entre eux les habitants de l’immeuble. | |
4.7 | Potins : imaginer qui peut, dans l’immeuble, dire du mal de qui. | |
4.8 | Enquête : imaginer les questions que pourrait poser un policier à la gardienne de l’immeuble dans le cadre d’une enquête. | |
4.9 | Conversations téléphoniques : imaginer que tous les habitants de l’immeuble sont en train de téléphoner et déterminer qui peut appeler qui et pour quelles raisons. | |
4.10 | La voyante : un des habitants de l’immeuble sait lire l’avenir ; imaginer qu’un voisin vient la consulter. | |
4.11 | Recettes de cuisine : imaginer une leçon de cuisine entre voisins. |
5. Romanesque
(Chaque personnage a une histoire)
5.1 | Portraits : faire le portrait de quelques habitants de l’immeuble (apparence physique et visage, habillement, allure, goûts et habitudes). |
5.2 | Biographies : rédiger les biographies de quelques habitants de l’immeuble (depuis quand habite-t-il dans l’immeuble, date et lieu de naissance, que faisaient ses parents, goûts et tendances, etc.). |
5.3 | Qu’est-ce qu’ils font ? Imaginer ce que peuvent dire et faire les habitants de l’immeuble à 19 h un jour de semaine. |
5.4 | La chambre en couleurs : décrire en détail une pièce d’un appartement (meubles, décoration, objets, rideaux…). |
5.5 | Souvenirs, souvenirs ! Écrire le journal intime d’un ou plusieurs habitants de l’immeuble. |
6. Observations
(Bruits, odeurs, détails…)
6.1 | Vie de l’immeuble : les bruits. Faire la liste des bruits que l’on peut entendre dans l’immeuble à partir de 4 h du matin et au fur et à mesure que l’immeuble s’éveille. Même chose à partir de 20 h jusqu’à ce que l’immeuble s’endorme. |
6.2 | Allées et venues le dimanche matin : décrire ce que font les habitants de l’immeuble un dimanche matin. |
6.3 | Les odeurs : décrire les odeurs présentes dans l’immeuble un dimanche midi. |
7. Correspondance
(Chaque habitant de l’immeuble écrit ou reçoit du courrier)
7.1 | Cartes postales et lettres de vacances : imaginer et rédiger les lettres et cartes postales que les habitants reçoivent d’amis ou de parents. |
7.2 | Télégrammes. |
7.3 | L’invitation : rédiger des invitations. |
8. Curiosités
(De la cave au grenier en passant par le débarras ou la bibliothèque, on trouve de tout dans un immeuble…)
8.1 | Les collectionneurs : faire une liste des collections possédées par certains habitants de l’immeuble, les décrire et raconter comment ils les ont constituées. |
8.2 | Les caves : imaginer ce qu’il y a dans les caves des habitants de l’immeuble. |
8.3 | Une fausse identité : imaginer qu’un des habitants de l’immeuble n’est pas du tout ce qu’on croit ou ce qu’il dit être. |
8.4 | Les poubelles : faire l’inventaire des poubelles de l’immeuble en rendant à chacun de qui lui appartient. |
8.5 | Culture : les lectures de l’immeuble. Décrire la bibliothèque de chaque habitant de l’immeuble. |
8.6 | Musique : les disques. Faire un rapide recensement des différentes sortes de musiques aujourd’hui écoutées et imaginer qui dans l’immeuble écoute quoi, quand, à quel volume, dans quelles conditions, etc. |
9. Animation
(À tout instant, il se passe quelque chose dans un immeuble)
9.1 | Rencontres et visites : jouer des scènes de rencontres qui pourraient avoir lieu dans l’escalier, dans la cave, dans le magasin… |
9.2 | Prise de décision : réunion des copropriétaires. Imaginer et jouer les décisions prises par les copropriétaires au cours d’une assemblée. |
9.3 | Incidents et accidents : imaginer et jouer un événement extraordinaire qui pourrait avoir lieu dans l’immeuble (inondation, incendie, intempéries, scène de ménage, heureux événement, animation, accidents…). |
10. Romans
(L’immeuble est aussi un lieu où l’on peut naître, vivre, aimer et mourir…)
10.1 | Une histoire d’amour : imaginer une histoire d’amour qui pourrait avoir lieu dans l’immeuble (amours enfantines, passions adultères, amours romantiques ou platonique…). |
10.2 | Un crime dans l’immeuble : imaginer qu’un crime ait lieu dans l’immeuble (choisir la victime, indiquer les conditions dans lesquelles le corps a été découvert, désigner le coupable, etc.). |
10.3 | Dix ans plus tard : imaginer ce que sont devenus les habitants. |
10.4 | La fin de l’immeuble : accident, incendie, guerre, bombe, expropriation, démolition, etc. |
Sommaire de L’Immeuble de Francis Debyser, Hachette FLE/Vanves/France, 1996.
Exemples de projets
Basés sur la simulation globale de l’immeuble
La simulation globale de l’immeuble a inspiré de nombreux enseignants de FLE ces dernières années. Nous avons choisi de vous présenter une sélection de projets basés sur cette simulation, qui innovent par leur utilisation des TIC (blog, wiki, présentation assistée par ordinateur, courrier électronique…).
Un immeuble sur wiki
José Ségura, professeur de FLE en Ariège, a décidé en 2002 d’utiliser un wiki pour monter la simulation globale de l’immeuble avec deux classes de CLIN (Classe d’initiation pour non-francophones) distantes géographiquement. « Le site web a été réalisé grâce à un procédé dynamique, le wiki. Tout utilisateur peut ainsi modifier les pages à volonté, et même en créer de nouvelles. Ce sont donc les élèves eux-mêmes qui ont pu inventer leurs textes, les taper ensuite puis les mettre en ligne instantanément permettant de construire progressivement notre immeuble. » La mise en ligne d’une simulation présente selon lui deux grands avantages : elle compense l’absence d’un lieu commun, d’une salle de classe et permet l’affichage des productions. « J’ai résolu [grâce au wiki] le problème des groupes éclatés. Chaque production de texte mise au propre était aussitôt mise en ligne. À chaque séance, tous les participants pouvaient observer sur leur site l’avancée du chantier, voire modifier leur texte en fonction des autres. Par exemple, un élève lisant qu’un personnage était recherché par le FBI décida que son personnage serait, pour sa part, un agent FBI à la recherche du premier. Ce fonctionnement, l’excitation de savoir leurs productions publiques ont créé une dynamique de travail très motivante ».
« Sur le plan pédagogique, j’ai suivi de près les fiches proposées par le manuel de Debyser. Les élèves ont acquis du vocabulaire pour justifier la répartition aléatoire des habitants de l’immeuble. Ensuite, des noms de famille, des prénoms ont été inventés. Puis on leur a donné un métier. Nos habitants prenaient vie peu à peu, leurs portraits puis leurs biographies leur ont donné de l’épaisseur. […] Pendant une séance, l’adresse de l’immeuble avait été recherchée sur le site des Pages jaunes qui affiche des photos des bâtiments dans les rues des grandes agglomérations [on pourrait également utiliser Google street view]. Ils ont ainsi trouvé un immeuble susceptible d’être le nôtre. Nous sommes donc allés à Toulouse prendre une photo du bâtiment. À cette occasion, j’ai pu réunir tous mes élèves des différents sites. Ils ne se connaissaient pas entre eux et étaient tout excités à l’idée de découvrir les autres créateurs des habitants… »
Un immeuble sur les ondes
Dans le cadre de la préparation de la « fête de voisins », qui figure parmi les thèmes du manuel utilisé par les apprenants de niveau A2 de l’Alliance française de Medellín, en Colombie, Monica Maria Escobar Alvarez, enseignante de FLE à l’Alliance a entrepris en 2009 de monter une simulation globale inspirée de L’immeuble. L’innovation de ce projet a consisté à enregistrer et mixer sous la forme d’émissions de radio (diffusées en podcasts) les productions orales des élèves.
« Tous les apprenants ont été amenés à créer un personnage. Ils leur ont donné un prénom, un nom, une nationalité, un âge, une passion, une profession, etc. Cette simulation se déroule dans un bâtiment à Toulouse. Ils ont créé des situations sympathiques. Dû au niveau, ils ont eu l’opportunité de préparer ces dialogues. On a fait ensuite les enregistrements et puis, on a réalisé l’édition où on a mis les sons, les bruits, la musique, etc. On a réalisé aussi un exercice d’improvisation (pas publié à la radio). »
Un immeuble qui prend vie grâce au courrier électronique
Réunir autour de la rédaction d’un roman virtuel plusieurs centaines d’étudiants européens et américains : telle était l’ambition du projet Ademirnet (Association pour le développement dans l’enseignement de la micro-informatique et des réseaux). Lancé en 1997, ce projet donne naissance au premier livre collectif à l’échelle de la planète, basé sur la simulation globale de l’immeuble : quelque 250 étudiants européens et américains reliés par Internet se lancent dans l’aventure et deviennent les habitants virtuels de l’immeuble parisien du 109, rue Lamarck, Paris 18e.
Le principe est le suivant : le professeur animateur d’Ademirnet joue le rôle de la concierge Yvonne Chopard. Celle-ci reçoit par courrier électronique les messages venus du monde entier, puis les regroupe et les rediffuse à tous les locataires. « La vie de l’immeuble était très animée et il s’en est passé des choses au 109, rue Lamarck : un baptême chez les Fisher du sixième, un vol, une pétition contre les mauvaises odeurs des Martin, des histoires d’amour, une grève, et bien sûr des tas de potins… Nous avons aussi imaginé des visages pour nos personnages simulés et par e-mail toutes les (fausses) photos ont circulé ! »
Sur le plan pédagogique, l’utilisation de la messagerie électronique a présenté de nombreux avantages : « Cette correspondance asynchrone a permis aux étudiants de s’investir plus avant dans un travail linguistique qui n’aurait pas les mêmes vertus sur le chat. L’usage des messageries instantanées, bien qu’envisageable dans le contexte de projets pédagogiques tels que la simulation globale, ne présente en effet pas les avantages de relecture, de correction orthographique, de travail sur la forme stylistique ou sur le plan des idées qu’un échange asynchrone permet de mettre en place. »
Un immeuble en roman-photo
À partir des activités proposées par la simulation globale de l’immeuble, une classe d’adolescents d’un lycée bilingue à Istanbul (Turquie) a réalisé en 2002 un roman-photo multimédia édité avec le logiciel PowerPoint de Microsoft.
« Les premières activités de « l’immeuble » nous ont aidé à emménager neuf familles sur quatre étages avec deux commerces au rez-de-chaussée (un cyber café et un restaurant) et à établir des relations entre les différents personnages. Après quelques séances de remue-méninges et de travaux de groupes, une première mise en commun a permis de limiter et de structurer l’action sur une semaine de vie dans l’immeuble. Il était ainsi très pratique de répartir les différents groupes de travail par famille ou par jour de vie dans l’immeuble ou par événements. Les travaux de groupe ont ainsi pu évoluer, chaque élève ne se retrouvant pas systématiquement avec les membres de sa famille pour rédiger les dialogues.
Afin de préparer les prises de vue avec un appareil photo numérique, j’ai demandé aux élèves de construire des croquis représentant la composition de chaque scène. Après quelques modifications et relectures, l’ensemble du travail a été joué dans la salle de classe sans décors, ni costumes.
Deux demi-journées ont été consacrées aux prises d’images numériques. Cette étape cruciale et tant attendue fut ressentie par les élèves comme une concrétisation de tous les travaux d’écriture effectués et plusieurs fois corrigés.
La dernière phase du projet a été réalisée avec le logiciel PowerPoint qui permet de réaliser des diaporamas animés. Les élèves initiés au maniement du logiciel, ont inséré sur les photos numériques les dialogues sous forme de bulles mais aussi des liens vers des pages web. »
Le blog de l’immeuble Saint-Tropez
Ce projet a vu le jour en 2008 avec un groupe d’étudiants FLE dans le cadre des AULAS EUROPEAS du Centro de Formación del Profesorado e Innovación Educativa de Valladolid en Espagne. Les productions des stagiaires, qui ont imaginé la vie d’un immeuble sur la Côte d’Azur, ont été mises en ligne sur un blog.
« Dans un premier temps nous décrivons les personnages qui vont vivre dans cet immeuble. Les élèves choisissent le nombre de personnes par appartement. Ensuite ils choisissent une identité (le prénom, le nom). Après ils font une description physique détaillée de leur personnage ainsi que la description du caractère (détaillée). Ils donnent des informations personnelles (la situation sociale, les objets personnels qui les caractérisent, leurs loisirs, leurs manies…). Ils expliquent un peu leur vie et aussi comment ils sont arrivés dans cet immeuble. Une fois que les habitants se sont décrits et présentés à tous les voisins, il est temps de situer notre immeuble : dans quelle ville ? Dans quel quartier ? Quel style d’immeuble ? Quels sont les commerces près de cet immeuble ? Est-ce qu’il y a une école, une poste, un parc près de l’immeuble ?
Ensuite il faut répartir les habitants dans l’immeuble. On peut laisser les élèves choisir ou faire un tirage au sort. On passe ensuite à l’ameublement des appartements : on décrit les différentes pièces de chaque appartement, on parle de la décoration, on décrit aussi les parties communes (le hall d’entrée, l’ascenseur, …).
Une fois que les habitants et les appartements sont prêts pour commencer la simulation, les activités sont multiples. Voici une liste de possibilités : les relations de voisinage, les problèmes de travaux dans l’immeuble, le panneau d’affichage et les annonces dans le hall d’entrée, l’organisation d’une fête entre voisins, la mise en location ou en vente d’un appartement, l’organisation d’une réunion de la communauté des voisins, des conversations dans l’escalier, la surveillance des allées et venues des voisins, la survenue d’un crime, le vol de courrier… »
Rédaction : Haydée Maga