À l’ère du numérique, l’enseignement/apprentissage des langues étrangères n’est plus ce qu’il était. En effet, on s’intéresse davantage aux réseaux sociaux afin de rendre l’enseignement des langues plus captivant aux yeux des apprenants et surtout afin de procurer à ces derniers un certain « confort virtuel » leur permettant d’apprendre dans de meilleures conditions.
Un réseau social : qu’est-ce que c’est ?
Un réseau social est un site internet que toute personne peut utiliser en s’inscrivant sur une plateforme, en s’identifiant et en devenant membre grâce à ce que l’on appelle aujourd’hui un « profil ». Le réseau est social dans la mesure où il permet un contact ou un échange avec d’autres membres du réseau via les partages de messages privés ou publics, vidéos ou photos, etc. Ce dernier donne également la possibilité d’élargir son cercle « d’amis » à partir d’invitations que l’on envoie et qui permettent au fil du temps de gérer toute une liste de contacts. Sur la toile, il en existe toute une panoplie tels que Myspace, Facebook, Twitter, etc. Et les applications qu’utilisent ces réseaux sociaux sont issues du web 2.0, nous avons à ce titre le flux RSS, le Flickr (pour le partage des photos), les podcasts, etc.
Esprit de collaboration et de partage
Les réseaux sociaux se donnent pour mission d’utiliser l’intelligence collective dans un cadre de collaboration ou de partage en ligne. Grâce à ces moyens technologiques, des personnes peuvent collaborer en créant dans un esprit collectif du contenu qu’ils ajoutent à leurs propres créations. Dans le milieu éducatif, les apprenants font de même et ils sont donc censés retenir deux notions importantes : esprit collaboratif et partage. Les enseignants sont également concernés par le rôle crucial que jouent les réseaux sociaux dans la maîtrise d’une langue étrangère, un monde où l’on voit l’émergence importante de nombreux échanges qui sont à la fois linguistiques et culturels. Ces réseaux sociaux offrent des espaces collaboratifs à travers lesquelles des idées ou des contributions innovantes peuvent être mises à la disposition des internautes via des cours, des fichiers PDF/Word ou encore des diapos. Des contenus qui se doivent d’être partagés dans un cadre d’échanges de pratiques pédagogiques et ce, dans un esprit collectif et interactif.
Enseigner avec les réseaux sociaux, comment ça marche ?
Dans une perspective d’utilisation en classe, les réseaux sociaux offrent une approche interactionnelle. En effet, on y favorise des activités qui s’inscrivent dans la vie courante et dans les pratiques de communication quotidiennes de l’apprenant. La priorité est accordée à la communication dans des situations réelles et authentiques, au travail personnel, de groupe et avec l’enseignant, au développement des interactions culturelles et aussi à la lecture et à l’écriture créative mettant en œuvre différents types de textes et d’écrits, différents niveaux de langues. Ainsi, pour des fins d’enseignement/apprentissage du français, un enseignant peut intégrer les réseaux sociaux dans ses cours. Quelques idées :
Un enseignant peut recourir à des outils de conception de cours (course design) grâce aux réseaux sociaux tels que « Facebook » par exemple. Ces outils permettent en premier lieu une scénarisation des cours. Des séquences pédagogiques peuvent être créées en utilisant des schémas ou pour être plus pratique, des « mindmaps ». Nous avons ensuite la création des documents qui comprend en général des contenus pédagogiques, des activités devant être diffusés et partagés à partir d’un outil que l’on appelle le « microblogging ».
Les enseignants procèdent aussi à la mise en œuvre de QCM (questions à choix multiples) qui conduisent les apprenants à répondre en optant pour la bonne réponse. Il existe aussi d’autres types d’activités telles que les questions ouvertes offrant aux apprenants la possibilité d’apporter une réponse libre en s’appuyant sur leurs bagages langagiers personnels.
Quant aux supports d’exercices, les réseaux sociaux sont une source inépuisable de documents que l’on peut utiliser d’une façon imaginative en gardant un côté ludique et qui ne peuvent que motiver les apprenants. Les exercices peuvent varier et se multiplier en fonction d’objectifs d’apprentissage préalablement fixés (se présenter, exprimer un avis, donner un conseil ou un renseignement, participer à un jeu de rôles, présenter un travail fait en classe, etc.).
L’enseignement/apprentissage via les réseaux sociaux accorde une place particulière aux groupes fermés que l’on crée autour d’une thématique et auxquels on peut inviter les apprenants. Ce sont des espaces virtuels qui servent à sensibiliser aussi bien les enseignants que les apprenants à la formation en ligne. Ces groupes fermés sont un lieu d’échanges et d’interaction autour de différents événements ou contenus (documents, articles, vidéos…) que proposent les différents acteurs pédagogiques (enseignant et apprenants).
Au-delà de toutes ces fonctionnalités qu’offrent les réseaux sociaux, en l’occurrence, Facebook, bientôt un service Facebook en live va voir le jour et pourrait satisfaire plus d’un via ce que l’on peut appeler « une diffusion en duo ». Il s’agit d’un nouveau mode qui permet à deux abonnés du réseau social d’être connectés dans le même Facebook live. Une manière d’apporter une nouvelle dimension aux directs. L’enseignant aura bientôt la possibilité de diffuser un cours sur Facebook live et de faire intervenir directement les apprenants dans la diffusion.
Voilà en bref, ce que l’on peut dire sur la place qu’occupent les réseaux dans l’enseignement des langues vivantes. On se rend compte que ces espaces collectifs permettent l’échange et le partage d’informations et incitent les apprenants à devenir plus actifs et responsables de leur propre apprentissage. Avec les réseaux sociaux, les enseignants ont plus de facilité à diffuser l’information en seulement quelques clics , à interagir avec l’ensemble des apprenants en temps réel, d’une manière très ouverte ne laissant place à aucune des barrières que le système académique peut parfois imposer. Donc, la communication enseignant-apprenant se voit nettement améliorée.
Lamia Boukhannouche
Enseignante en didactique du FLE
Chef de domaine LLE (Lettres et Langues Etrangères)
Université, Blida 2
Algérie