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Compréhension orale et apprentissage
Exercices de compréhension orale
Pourquoi des activités de préécoute ?
Une séance de compréhension orale
Développer les stratégies d’écoute
Produire ses propres documents

Comment faire passer auprès des élèves la pilule parfois amère des exercices de compréhension orale ? Voici quelques propositions pour réconcilier les apprenants avec leurs oreilles en classe de français.

Exercices de compréhension orale : pour que les élèves en redemandent…

Problème 1

"Je ne comprends rien", "C’est trop dur", "Le texte est compliqué"

La plupart des élèves voient l’exercice de compréhension orale comme une épreuve hors de portée. Ils ont en effet tendance à se focaliser sur les parties "opaques" du document et à n’entendre que ce qu’ils ne comprennent pas. Cet inconnu génère un fort sentiment d’impuissance et d’échec qui les pousse bien souvent à rejeter l’exercice en bloc.

Ils connaissent pourtant des mots, des tournures, ils peuvent repérer des nombres, des dates ou des lieux. La tactique à mettre en œuvre par l’enseignant consiste donc à les canaliser vers les éléments connus. En s’appuyant sur ceux-ci, les apprenants ne se sentent plus démunis et peuvent peu à peu reconstruire le sens.

Propositions :

Problème 2

"J’en ai marre", "Ma tête va exploser", "Je comprends de moins en moins"

La séance de compréhension orale avait pourtant très bien commencé : les réponses fusaient et chacun travaillait avec cœur. Mais voilà que les doigts levés se raréfient et que les têtes se posent sur les mains…

La compréhension orale est une activité exigeante pour les élèves. Pour les aider à rester concentrés sur le document et sur les tâches que vous leur avez assignées, mieux vaut privilégier les documents courts ou segmenter les documents longs. Plusieurs petites séances aux objectifs bien ciblés sont généralement plus fructueuses qu’une longue session destinée à épuiser le support (mais qui épuise surtout les étudiants… et l’enseignant).

Propositions :

  • multiplier les séances de compréhension orale pour habituer les élèves et dédramatiser cette activité ;
  • assigner des tâches précises et ciblées ;
  • proposer des activités variées pour soutenir l’attention et la motivation des élèves.

Problème 3

"À l’écrit, j’aurais compris, mais à l’oral, impossible…"
"La prononciation est trop différente"

L’enseignant entend parfois des "Oh !" et des "Ah !" de déconvenue lorsque les apprenants découvrent la transcription du texte. Ils réalisent en effet que bien des mots leur étaient connus mais qu’ils n’ont pas su les reconnaître.

Dès le début de la formation, il est donc capital que les élèves entendent et écoutent la langue autant que possible afin de fixer la forme orale du lexique.

Propositions :

  • travailler l’écoute aussi souvent que possible ;
  • pousser les élèves à réécouter les documents sonores chez eux et à s’en imprégner le plus possible ;
  • clarifier très tôt les liens troubles graphie / phonie, tels que les liaisons, les allongements, les contractions (je sais > "chai"), etc.

Problème 4

"Je ne vois pas où ça mène", "Je ne comprends pas"

Il arrive que des documents laissent les apprenants apathiques bien que le contenu linguistique soit à leur niveau.

Pour que les mots reconnus fassent sens, il faut que les apprenants confrontent ce qu’ils ont compris de la situation de communication avec leur connaissance du monde. La reconstruction du sens passe en effet par un va-et-vient entre les indices délivrés par le document et les référents et connaissances générales des élèves. Si le contenu s’inscrit dans un domaine ou un contexte totalement méconnu des étudiants, le sens leur échappe.

Propositions :

  • sélectionner des documents en rapport avec le monde des apprenants ;
  • répondre aux besoins et intérêts de l’élève.

Problème 5

"Qu’est-ce qu’il faut faire ?", "Je m’ennuie"

Certains écoutent, d’autres sont absorbés par tout autre chose, et au moment de répondre aucun ne sait par où commencer.

Pour éviter cette situation, l’enseignant doit donner aux élèves des tâches à réaliser. Ils adoptent ainsi une attitude d'écoute active et mobilisent leurs facultés de compréhension pour faire l’exercice (grille à remplir, cases à cocher, points à repérer, plan de ville à suivre, QCM…).

Proposition :

Problème 6

"J’ai compris mais je ne sais pas comment expliquer", "Comment dire…"

Les élèves ont compris des choses mais ne peuvent pas répondre aux questions de l’enseignant, qui anticipe sur les faits de langue introduits par le texte.

Il est important de bien cibler la compétence travaillée et de ne pas transformer une activité de compréhension orale en un exercice de production orale !

Proposition :

  • poser des questions fermées ou semi-ouvertes afin que les étudiants puissent s’appuyer sur les éléments qu’ils ont entendus.
Rédaction : Elodie Ressouches - Première publication : 09/10/06 - Mise à jour : 25/07/07

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