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Qu'un journal scolaire soit imprimé ou en ligne, sa création est un projet propre à motiver les élèves et reserrer les liens dans la classe à condition de profondément impliquer les jeunes reporters dans la réalisation du journal et de leur attribuer de réelles responsabilités. Ce projet peut s’étendre sur une année scolaire et il n’est pas rare que des parutions reprennent l’année suivante. Voici les étapes de la création d’un journal.
La décision de créer un journal est prise, mais de quel journal va-t-il s’agir ? En répondant aux questions suivantes, le projet va peu à peu s’affiner pour aboutir à un véritable cahier des charges.
Le titre doit être le reflet du contenu du journal. Il peut se rapporter à son contenu, qu'il soit généraliste ou spécifique, ou à son origine, ses auteurs, sa ligne éditoriale (comique, sarcastique, neutre etc.)... Sa définition est presque un détail au regard de toutes les décisions qu’il y a à prendre lors de la création d’un journal mais cet acte très symbolique est fondateur, dans la mesure où il rassemble le groupe autour d’un objet commun. Il est donc important que tous les élèves prennent part au processus de réflexion et de décision.
Grâce à une séance de remue-méninges, les élèves cherchent un nom à la fois percutant et pertinent puis votent pour retenir l’une des propositions.
À quels lecteurs est-il destiné ? La classe, l’école, les enfants, les adolescents, les parents, les habitants de la ville, des correspondants, des personnes inconnues ?
Un journal scolaire peut avoir des destinataires divers. Il peut tout aussi bien rester au sein de la classe, de l'établissement ou s'adresser aux proches (parents, amis…), à d'autres écoles (correspondance) ou encore à un public extérieur (dépôt dans un lieu public, internet…).
Une fois la cible déterminée, les élèves devront réfléchir aux attentes de ce public en termes de thèmes mais aussi de présentation. Un panorama de quelques titres mêlant par exemple des publications politiques ou économiques à d’autres telles que des parutions destinées aux adolescents mettra en évidence comment le titre, la maquette, les rubriques et les illustrations contribuent à attirer tel ou tel type de lecteurs.
Quels genres de thèmes seront traités ?
Quelle sera la part des illustrations ? (photos, dessins…)
Les élèves doivent choisir des rubriques que les lecteurs repèreront d’un numéro à l’autre, par exemple l’éditorial, les actualités, les petites annonces, des critiques de livres, de films ou de spectacles, des chroniques…
De quoi va-t-il parler ? [cf. FICHE : Choisir un thème]
Le choix est orienté par les attentes que peuvent avoir les lecteurs vis-à-vis du journal. Les élèves vont donc devoir, d'une part, tenir compte de la cible choisie, et d'autre part, de leurs propres goûts. Si les thèmes choisis sont familiers aux élèves (loisirs, sport…), ils pourront réinvestir leurs connaissances. Si à l’inverse les sujets font peu ou pas du tout partie de l’environnement des jeunes, ils contribueront à développer leurs compétences en recherche, à étendre leurs connaissances et à développer leur sens critique.
Quand va-t-il paraître ?
Est-ce une publication régulière ou un numéro spécial consacré à un événement particulier ? (Noël, les vacances, un spectacle de fin d’année…)
Un journal peut-être :
La maquette est le cadre dans lequel le contenu prend place à chaque nouveau numéro. Elle est à la fois la structure et la mise en page du journal : son importance se situe dont tant au niveau de l’organisation que celui de l’esthétique.
À définir :
Lorsque le journal sera lancé, les articles réalisés seront placés dans leur rubrique. Cet enchaînement de pages est le chemin de fer.
L’équipe peut être organisée de mille et une façons, mais elle doit tout au moins compter un directeur de publication (en général l’enseignant), un rédacteur en chef, des rédacteurs, un correcteur, un maquettiste…
Voici les principales fonctions dans un journal :
Le directeur de la publication est le responsable du journal au regard de la loi.
Le rédacteur en chef a le rôle d’un chef d’orchestre ou d’un capitaine de bateau : son travail consiste à créer l’harmonie et tenir le cap. Il est le garant de la ligne éditoriale et veille au bon fonctionnement du journal, propose des sujets, attribue des reportages, rappelle les délais, contrôle les articles…
Le secrétaire de rédaction est l’assistant du rédacteur en chef ; il est chargé de répartir le travail entre les journalistes et de faire le suivi de la maquette, des corrections et de la fabrication.
Les chefs de rubriques gèrent l’une des parties thématiques du journal.
Les journalistes et rédacteurs fournissent le contenu du journal grâce à leurs articles.
Le maquettiste réalise la composition graphique du journal d’après la maquette (le modèle fixe) pour que le contenu soit disposé de manière harmonieuse et équilibrée.
Le correcteur corrige les articles (grammaire et orthographe).
Dans les journaux scolaires, il n’est pas rare d’avoir deux casquettes, c’est-à-dire de cumuler deux fonctions ! L'attribution des rôles n’est pas nécessairement définitif pour éviter les jalousies et les lassitudes. En opérant un roulement au fil des publications, les élèves pourront expérimenter plusieurs types de responsabilités – et pas seulement celles pour lesquelles ils ont des facilités !
Le comité de rédaction doit enfin définir son mode de fonctionnement : dates de sortie du journal, dates limites pour remettre les articles, processus de validation des articles… En fonction de l’âge des élèves, ces questions peuvent être plus ou moins prises en charge par l’enseignant.
Il est important en tous cas que les élèves ne se lancent pas dans l’écriture des articles avant que le comité ait réfléchi sur le projet général : sans cette étape, le journal risque de ne pas être très cohérent. Le comité sert aussi à faire le point, au cas où certains souhaitent changer d’idée.
Produire un journal peut coûter plus ou moins d’argent, tout dépend du projet. La feuille photocopiée en autant d’exemplaires qu’il y a d’élèves et la parution tirée chez l’imprimeur en couleur et distribuée à large échelle n’impliquent pas le même budget.
Lors de la création du journal, il est donc important d’être réaliste et de ne pas viser trop loin, au moins pour les premiers numéros, car le projet risquerait de ne pas aboutir faute de moyens. Pour estimer le prix de revient d’un journal, l’enseignant et les élèves peuvent faire ensemble la liste du matériel dont ils auront besoin en fonction des actions à mener.
Faire des reportages sur le terrain :
Papier, stylo, tickets de bus, tickets d’entrée…
Faire des interviews :
Papier, stylo, enregistreur, micro, cassette vierge, CD vierge, appareil
photo, tickets de bus…
Rédiger les articles :
Papier, stylo, ordinateur…
Illustrer les articles :
Crayons de couleur, feutres, papier, photos imprimées, magazines
à découper, appareil photo traditionnel, pellicules photo,
développement des photos, appareil photo numérique, cartes
mémoires, ordinateur pour chercher sur internet…
Faire la maquette du journal :
Pages imprimées du journal, ciseaux, colle, ordinateur, logiciel
de mise en page…
Mettre le journal en ligne :
Ordinateur, plateforme de blog ou éditeur HTML, logiciel de retouche d’image, FTP,
connexion internet…
Imprimer le journal :
Ordinateur, imprimante, ramettes de papier, cartouches d’encre…
Le mode de reproduction dépend des moyens de l’école, du nombre d’exemplaires et de la qualité recherchée. Un imprimeur offre une qualité professionnelle mais le coût est élevé. La photocopie est plus accessible. En couleur, elle revient plus chère et peut par exemple être réservée à la couverture.
L’établissement peut en général apporter une aide matérielle pour la production du journal, en mettant à disposition un ordinateur, une photocopieuse, du papier… Si ce n’est pas le cas, les élèves devront imaginer des moyens pour réduire les coûts et obtenir de l’argent, par exemple rechercher des subventions ou des soutiens matériels auprès d’organismes et d’institutions francophones, démarcher la mairie, des entreprises et des associations locales pour qu’elles tirent le journal sur leur photocopieuse, demander des parrainages auprès de la famille, des amis, de personnes extérieures à l’occasion d’une manifestation de l’école, vendre des encarts publicitaires à des commerçants, proposer des abonnements pour avoir des avances d’argent… ou encore vendre le journal à la criée, une fois la publication lancée.
Mais avant de lancer le numéro 1, journal papier ou électronique ?
[cf. FICHE : Comparatif journal papier / journal électronique]
[cf. FICHE : Créer un journal papier]
[cf. FICHE : Créer un journal électronique]
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