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Vous souhaitez aborder la question de la citoyenneté en classe, mais les contenus théoriques ne vous paraissent pas les plus adéquats. Il s'offre à vous une alternative stimulante et enrichissante : faire mettre en place par vos élèves des actions citoyennes.

En effet, c'est parfois plutôt par les actes que par les paroles que de tels concepts peuvent être appréhendés, en particulier chez les jeunes. Pour les aider à prendre conscience de leur place au sein de la société, des droits qu'ils peuvent exercer et des devoirs qu'ils peuvent contribuer à faire respecter, le militantisme revêt beaucoup d'avantages.

Les jeunes devront se questionner tout d'abord sur ce qui les entoure : sont-ils d'accord avec ce qu'ils voient et entendent au quotidien à l'école, à la maison, dans la rue, avec leurs amis ? Il y a-t-il des choses à améliorer ? À changer ? Ensuite, il s'agira de se rassembler autour d'objectifs communs, ciblés et réalistes, puis d'imaginer des actions à mettre en œuvre dans leur établissement, leur quartier, leur ville…

Il existe de nombreuses causes à défendre : on l'observe quotidiennement autour de soi. Qu'il s'agisse de lutter contre des formes d'exclusion, qui parfois s'étendent jusque dans les écoles, ou de défendre l'environnement, la santé, la tolérance… bien des énergies peuvent être employées à essayer de rendre le quotidien un peu meilleur.

Voici quelques exemples :

Environnement : nettoyer un site, faire respecter la propreté de l'école, prévenir le gaspillage d'eau et d'énergie, installer des poubelles de tri sélectif pour récupérer les éléments recyclables, fonder un club de jardinage pour la cour, monter une exposition sur le réchauffement planétaire, la pollution et expliquer les mesures que chacun peut prendre à son échelle, etc.

Vie quotidienne : organiser une journée de découverte des sports dans son établissement (démonstrations et initiations), promouvoir une alimentation saine, lutter contre le tabagisme, la drogue, l'alcool, inciter les élèves, les amis, la famille à suivre une formation aux premiers secours, etc.

Vie sociale : créer avec des adultes une cellule de médiation pour régler les difficultés rencontrées par les élèves, organiser des binômes ou des groupes de soutien pour que les élèves les plus faibles soient soutenus par les meilleures, lutter contre les discriminations liées à l'origine, au physique, au sexe, etc.

L'idée vous tente ? Dans le cadre de l'apprentissage du français, langue de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, elle revêt une certaine pertinence… Voici des pistes pour initier ce beau projet.

Rédiger un cahier de doléances

À la manière du peuple français à la veille de la Révolution, vous pouvez commencer par faire rédiger à vos élèves des cahiers de doléances.

Doléance vient du latin dolere, souffrir, se plaindre, dont est aussi issu douleur et les termes espagnol et italien dolor et dolore. Les doléances (on l'emploie presque toujours au pluriel) désignent donc les expressions de la douleur : les plaintes, les griefs, les récriminations. Aujourd'hui, ce mot est rarement employé hors du contexte historique des cahiers de doléances, ou alors il revêt une dimension un peu comique.

Ce travail de rédaction peut faire l'objet de travail en classe ou à la maison. Une première séquence pédagogique serait consacrée à l'étude ou à la révision de l'expression de l'opinion et/ou de l'interdiction, de l'obligation, de la nécessité.

Dans un second temps, les étudiants sont chargés de réfléchir à leur environnement proche et de noter ce qui leur paraît anormal, injuste, mauvais. Pour encadrer la tâche, il est préférable de limiter le champ à des domaines précis : l'école, la rue, un quartier, la ville éventuellement. Les élèves réfléchissent tous au même espace, afin qu'il soit exploité en profondeur lors de la mise en commun, ou bien des petits groupes en choisissent un pour que la classe rassemble de nombreux exemples.

Les fruits de cette réflexion sont ensuite transmis à l'écrit ou à l'oral en réemployant les structures étudiées :

Expression de l'opinion Je pense que…
À mon avis…
Il me semble que…
Je crois que…
Je trouve que…
Expression de l'interdiction Il est interdit…
Ils ne doivent pas…
Il ne faut pas…
Il ne peut pas…
Expression de l'obligation et de la nécessité Il faut…
C'est mieux de…
Il est nécessaire…
C'est obligatoire…

Ce travail d'expression fournit la base de l'étape suivante.

Le dépouillement des cahiers de doléances

Toujours dans une perspective d'apprentissage de la langue, la phase d'expression s'ensuit d'une séquence de compréhension. À partir d'une trace écrite corrigée des cahiers de doléances, les élèves sélectionnent les constations qui revêtent le plus d'importance à leurs yeux et les classent par ordre de priorité, par exemple de la première à la cinquième.

En croisant les résultats obtenus par les étudiants, des convergences d'opinion apparaîtront et les groupes se constitueront d'eux-mêmes. Ainsi, chaque groupe partagera une conviction et son rassemblement dépassera les rapports d'amitié, qui président habituellement à la constitution des groupes de travail !

Des propositions de réformes

Réformer, comme l'indique le préfixe, c'est refaire la forme de quelque chose : modifier, faire évoluer, régénérer. Des propositions de réformes visent donc à changer une situation pour la rendre meilleure. Les étudiants doivent donc définir des actions réalistes et pertinentes pour faire "bouger les choses".

Plusieurs pistes s'offrent à eux.

  • faire des interventions publiques
  • organiser une journée d'action
  • faire des tracts / des affichages / une exposition
  • faire un journal
  • créer un site web / un blog
  • être interviewé dans un journal
  • passer à la radio / à la télévision
  • créer un club / une association
  • manifester
  • faire une pétition
Première publication : 01/03/07 - Mise à jour : 06/08/07

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