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Dossier artNature morte à l'échiquier

Lire et interpréter un tableau


Jacqueline Demarty-Warzée est chargée de programmes, filières français sur objectifs spécifiques et enseignement bilingue, au département langue langue française du Centre international d'études pédagogiques (CIEP). Voici ses propositions d'activités pour lire et interpréter un tableau. L'exemple choisi est Nature morte à l'échiquier de Lubin Baugin (1630).

La préparation : fiche "prépédagogique"
Le travail en classe : fiche pédagogique
Vers une fiche pédagogique interdisciplinaire

© Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

 

PRÉALABLE à l’étude de la Nature morte à l’échiquier

Toute œuvre picturale peut se prêter à un travail en français, du plus simple au plus complexe. La découverte d’une œuvre, en effet, ouvre la porte à la caractérisation, à l’émotion et à l’interprétation, qui peuvent s’exprimer en partie en langue maternelle, en partie en langue étrangère.

Pourquoi attendre alors que les apprenants aient un très haut niveau linguistique pour les sensibiliser à la peinture ? On sait que certains s’ennuient ferme lors de l’étude de supports parfois médiocres, souvent monotones. Il faut pourtant motiver et surprendre. Pourquoi ne pas choisir des supports inaccoutumés, se fixer des objectifs variant du simple au complexe, et prévoir des activités adaptées au public ?* Rien n’interdit que les savoirs et savoir-faire exigés pour la préparation au DELF ou au DALF ou encore au TCF soient acquis à travers des supports originaux.

De plus, dans la perspective d’un enseignement en sections bilingues francophones ou en français sur objectifs spécifiques (FOS), ces activités deviennent même parfaitement nécessaires. En histoire, en géographie, en sciences, en biologie – la liste n’est pas exhaustive – une partie de la transmission des connaissances ne passe-t-elle pas par l’observation et l’interprétation de "documents iconiques" : peintures, photographies, graphiques, schémas, etc. ? Apprendre à lire et interpréter l'image, c'est indispensable !

Pourquoi avoir choisi ce tableau ?

Il nous semble être un support déclencheur pour au moins deux raisons :

- Son étrangeté, son aspect complètement décalé, peut être un moyen d'attirer l'attention des apprenants sur cette toile qui semble rébarbative, sans aucun intérêt au départ ! On y voit des objets, un peu anciens, exposés côte à côte : c'est quoi ? ça veut dire quoi ? ça vient d'où ? Ce sera un peu comme un jeu de piste que d'essayer de répondre à ces questions et d'aller à la découverte du/des sens de cette peinture qui, on en fait le pari, finira par étonner et séduire la plupart.

- D'un point de vue plus large, on constate que l'art pictural d'hier (et d'aujourd'hui bien souvent) – et cela est vérifiable dans maints autres domaines artistiques – est partiellement incompréhensible ou hermétique à tous ceux qui n'ont pas acquis un socle minimal de culture historique, mythologique, gréco-latine et religieuse (hébraïque, chrétienne, musulmane, bouddhiste, etc.). Cela est si vrai que les programmes d'histoire en France prévoient de traiter le fait religieux, non pour faire du prosélytisme, mais pour qu'une grande part de la culture universelle ne disparaisse pas dans l'incompréhension et l'oubli. C'est dans ce sens aussi que ce tableau a été choisi : ne pas rejeter la culture du passé sans avoir essayé auparavant d'en avoir saisi la signification et la profondeur, et les traces qu'elle a laissées dans le monde contemporain.

La préparation : fiche "prépédagogique"

Cette première partie consiste à examiner le document et les savoirs prérequis chez l'enseignant avant l'exploitation de l'œuvre en classe.

Approche sociologico-historique du document

Quelle est la nature, la date et l’origine de ce tableau ?

Nous nous trouvons devant une toile du peintre Lubin Baugin, (1608-1663), intitulée Nature morte à l’échiquier ou Allégorie des cinq sens. Elle date de 1630.

Qui est l’émetteur de ce "message pictural" ?

Né en 1608, sous le règne de Henri IV, mort en 1663 sous celui de Louis XIV, le peintre français Lubin Baugin est l'un des derniers grands peintres français du XVIIe siècle à n'avoir pas encore fait l'objet d'une étude approfondie et d'une grande exposition, si l’on excepte en 2002 les expositions du musée des Beaux-arts d'Orléans puis du musée des Augustins à Toulouse (France). Cette année-là, pour la première fois, en effet, une cinquantaine de tableaux ont été rassemblés, pour permettre de mieux faire connaître l'œuvre de ce grand peintre oublié, et de dévoiler la personnalité subtile et plutôt étonnante de Lubin Baugin.

Parmi ses œuvres de jeunesse, il faut en particulier retenir ses natures mortes qui comptent parmi les plus belles et les plus surprenantes du genre en France, telles Nature morte à l'échiquier – que nous allons étudier de près – ou Le Dessert de gaufrettes (musée du Louvre), ou encore La Coupe de fruits (musée de Rennes).

Le Dessert de gaufrettes, vers 1630-1635
© Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

Plus tard ce sont ses Vierges à l'enfant et de grandes compositions religieuses, propres à son temps, qui lui assureront de son vivant une réputation de peintre remarquable.

Qui en est le récepteur ?

Le public de son époque d’abord, puis de nos jours tout amateur de la peinture du Grand Siècle, ceux qui aiment le genre pictural de la Nature morte, les curieux, les personnes cultivées, etc.

Quel est le statut de ce tableau ?

C’est une œuvre connue et reconnue par les amateurs et les spécialistes d’art. Elle est exposée au musée du Louvre à Paris.

De quelle variété de langue a-t-on besoin pour en parler ?

La communication passe d’abord ici par le non verbal, c’est-à-dire par les formes, les couleurs, les objets représentés. Mais il faudra "traduire" cela en mots : termes spécialisés et termes courants.

Implicites culturels : ils sont ici fort nombreux.

Histoire et religion : au moment où est peinte cette toile, la France, agitée durant plusieurs décennies par les Guerres de religion, retrouve peu à peu la stabilité politique et religieuse grâce à Louis XIII et Richelieu. La religion chrétienne – catholique – est celle du roi et de la majorité de ses sujets.

La vie culturelle : elle est active et riche ; le théâtre (Corneille), la littérature (Agrippa d’Aubigné, Théophile de Viau), la musique baroque et le chant sont très appréciés.

"Sur les accords délicats du luth, la voix, "ambassadeur ordinaire de nos âmes", s’élève, colorée des ornements du chant, de diminutions sans cesse renouvelées, cherchant à toucher l’homme dans la prière ou dans la fête, à le gouverner "pour la guerre et pour la récréation", cherchant à mouvoir le corps dans la danse et l’expression des passions. Elle se peint dans les toiles de Poussin ou de Vignon ; elle se lit chez saint Augustin "Votre vérité, Seigneur, se coulait par ces sons si doux et agréables à mon cœur". Art ? Science ? La plus impalpable des réalisations de l’homme est alors l’objet des recherches les plus sophistiquées" dans Regards sur la musique au temps de Louis XIII, Jean Duron (Editions Mardaga).

Voir aussi le beau film français d’Alain Corneau de 1991 : Tous les matins du monde. La musique (viole de gambe) est de Marin Marais, musicien de Louis XIV (disponible en DVD).

Les mœurs : Bien que l’Église (les joueurs risquent l’excommunication) et le Roi les condamnent ou les réprouvent, une certaine partie de la société s’adonne aux jeux et aux plaisirs tarifés. Cf. d’autres tableaux du XVIIe siècle, tels par exemple Le Tricheur à l’as de carreau de Georges de La Tour (1635) et L’Entremetteuse de Vermeer de Delft (1656).

Approche linguistique, textuelle et discursive

Sur le plan lexical : le professeur doit maîtriser, pour pouvoir le transmettre à ses apprenants, un glossaire ou lexique de base sur la peinture (voir à ce titre les lexiques proposés par Franc-parler et le site de l'association des conservateurs de musées du Pas-de-Calais)

Sur le plan textuel : pour être capable de préparer un questionnement précis, le professeur doit connaître les principales régularités du TEXTE DESCRIPTIF. Citons :

  • la présence de termes ayant rapport avec les cinq sens (voir fiche pédagogique) dans les catégories des verbes, noms et adjectifs et adverbes.
  • la présence de l’expression de la comparaison (comme, ressembler à) et de la métaphore – ceci quand, seul, le second élément de la comparaison est exprimé ; un exemple : "les diamants du ciel" désignent les étoiles (élément 1) qui brillent comme des diamants dans le ciel (élément 2) ;
  • la présence des termes indiquant un lieu : prépositions (dans, sur, au-dessus de, à côté de, entre X et Y, etc.), adverbes ou locutions spatiales (à droite, à gauche, au-dessus, au-dessous, au premier plan, à l’arrière-plan, etc.) ;
  • l’emploi du présent ou de l’imparfait.
    (NB. On peut décrire au présent, à l’imparfait et même au futur…)
  • l’emploi de verbes d’état (être, sembler, paraître, etc.) ou à valeur de verbes d’état (par ex. le verbe tomber dans une phrase comme "une clarté tombe des étoiles").

Sur le plan discursif

a) il faudra avoir recours aux différents procédés de REFORMULATION puisque se fera le passage inévitable du code pictural au code oral et/ou écrit : cf. le transcodage (en particulier les travaux de Jean Peytard). On prévoira l’usage de "connecteurs métadiscursifs", ou plus simplement dits : c’est-à-dire, autrement dit, en un sens, X veut dire Y, X désigne Y, X appelé/nommé aussi, ça veut dire, etc.

b) il faudra prévoir l’utilisation probable de déictiques de personnes (JE, TU) et/ou spatiaux et temporels (cf. ÉNONCIATION). Ex. L’apprenant qui décrit le tableau peut dire : je vois, j’aperçois, etc. ou on voit, on aperçoit OU vous pouvez voir, vous pouvez apercevoir. Il devra utiliser des adverbes ou mots de lieu comme ici, là, à droite (à droite de qui ?), etc. Ces mots tant de fois utilisés ne prennent sens en réalité qu’en fonction de la situation de communication dans laquelle il va se trouver. Attention : il ne s’agit pas de faire un cours sur la théorie de l’énonciation, mais, en revanche, de pouvoir, au fur et à mesure du cours, suggérer des formulations et de pouvoir en contexte proposer des outils linguistiques et des façons de s’exprimer adéquates.

c) il faudra prévoir le recours aux "MODALITÉS APPRÉCIATIVES" pour exprimer un avis, une opinion positive ou négative. Exemple : ce tableau est beau / il me semble beau / je trouve cette toile étonnante / cette toile est pour moi incompréhensible / les couleurs sont belles / l’ensemble est élégant, etc.

d) recours éventuel à l’ARGUMENTATION et à certains connecteurs argumentatifs. Etc. (Nous n’aborderons pas ce point, mais nous vous invitons à consulter la sélection de sites proposé par le portail de l'enseignement des lettres Weblettres sur ce thème : 1 et 2).

Le travail en classe : fiche pédagogique

Cette fiche, qui présente une sélection d'activités réalisables en classe à partir du tableau de Baugin, ne se veut pas "exemplaire". Il s’agit seulement d’une "proposition".

Public
Niveau de français
Grands adolescents et adultes
Contexte
Dans le cadre de cours de français général, de culture générale, de littérature et civilisation française, d’histoire de l’art, voire de philosophie…
Dans le cadre d’un projet pédagogique sur la peinture française (en Alliances françaises, universités, lycées, etc.)
Durée de l’unité didactique
Deux à trois séquences de 45 minutes selon les objectifs que l’on souhaite atteindre
Domaine
On est ici dans le domaine de la peinture. Genre : la nature morte (rappelons que l’on distingue généralement huit genres : l’autoportrait, la nature morte, le paysage ou la marine, la scène de genre, la peinture historique, le portrait, la peinture académique, la vanité).
Objectif général Apprendre à "LIRE" un tableau : vers une lecture plurielle. Cf. lire dans le sens de lectio, qui englobe la lecture ET l’interprétation d’une œuvre.
Objectifs
de communication
Savoir reformuler / transcoder une œuvre picturale, en passant du code pictural à un autre code (code oral ou code écrit).
Objectifs linguistiques
Apprendre à décrire, oralement et/ou par écrit, la Nature morte à l’échiquier de Lubin Baugin. Décrire pour aller chercher le sens de l’œuvre. (Suggestions pour le point grammaire : voir ou revoir l’expression de la comparaison, les termes de localisation, le présent des verbes utilisés pour décrire).

Démarche
POUR AIDER L’APPRENANT

- proposer aux apprenants au fur et à mesure du travail de description les termes désignant la composition de la toile : le / au premier plan, ce qui se trouve tout au devant de la scène ; le /au second plan, ce qui se trouve au milieu ; (à) l’arrière plan, ce qui se trouve au fond de la scène, etc.
- les termes de couleurs : couleurs chaudes (rouge, brun, beige, ocre, rouge…) opposées à couleurs froides (bleu, vert, violet, etc.)
- la désignation exacte des éléments du tableau : le décor, les objets, les jeux, les fleurs, etc.
- les verbes ayant rapport aux cinq sens dont les plus connus sont les verbes ayant rapport avec la vue : je vois, j’observe, j’aperçois, j’entrevois / on peut voir, observer, apercevoir, entrevoir, etc.

Aider l’apprenant à rechercher des comparaisons, des métaphores.
(cf. les régularités et spécificités du texte descriptif).
Aider l’apprenant à rechercher des comparaisons, des métaphores.
(cf. les régularités et spécificités du texte descriptif).

CONSEILS POUR L’APPROCHE DE LA NATURE MORTE dite Nature morte à l‘échiquier ou Nature morte aux cinq sens.

Plusieurs étapes.

1) Lecture "littérale" (dénotation)

Observer le tableau en relevant les éléments qui s’adressent à chacun des cinq sens :

LA VUE : que voit-on ?

Le tableau présente à nos yeux au premier plan un luth (plus précisément une mandore lutée – ou mandorle, qui a donné le mot mandoline) à six cordes en bois clair posé sur un cahier de musique, un jeu de cartes (précisément on remarque : un valet de trèfle sur le sommet du jeu, un cœur, un autre trèfle), une bourse de velours plissé de couleur vert foncé, fermée par un cordon doré, orné de glands, qui semble contenir beaucoup de pièces (on appelait cette bourse une aumônière – cf. argent pour faire l’aumône, le don d’argent –, et on la portait à la ceinture le plus souvent). Au second plan, on peut voir, entre le luth et la bourse, une grosse perle ovale (décorant la manche d’un couteau (?) qu’on ne voit pas), un pain entaillé et ouvert, en forme de croix, du vin dans un verre en cristal, et à droite, au fond, trois œillets dans un vase, plus près de nous, un échiquier avec des charnières ouvragées qui brillent, et tout à fait à droite, contre le mur, une assiette à huit côtés (octogonale) en étain, sorte de miroir.
Faire remarquer aux apprenants la composition du tableau : l’image est structurée par des lignes verticales (les pans des murs), des lignes horizontales (le bord de la table) et des lignes obliques (le luth, l’échiquier). Les objets se répondent ; ceux qui retiennent notre attention : le pain, le vin dans son verre transparent, le bouquet d’œillets, le miroir …
Les couleurs : chaudes à gauche et au centre : ocre, jaune, rouge, et plus froides à droite : blanc, noir. D’où la lumière en opposition : claire, à gauche, et sombre, à droite.

Ce qui évoque l’OUÏE : le luth = la musique, la bourse et ses pièces sonnantes et trébuchantes, le jeu de cartes = les propos des joueurs ou leurs silences…

L’ODORAT : le vin, le pain, les fleurs…

LE GOÛT : le vin, le pain

LE TOUCHER : le velours de la bourse, le bois du luth, le pain (la croûte dure du pain opposée à la mie douce du pain)

2) Lecture symbolique (connotation)

La raison du second titre du tableau, "Les cinq sens", a été suffisamment démontrée lors de la première étape de lecture du tableau.
Mais si l’on s’arrêtait à cette première lecture, on laisserait de côté les autres significations que peut avoir cet assemblage d’objets qui ne peut être simplement un effet du hasard ! Ainsi pourquoi la clarté est-elle opposée au sombre et à l’obscur ?
Il faut replacer la toile dans son contexte historique : en ce XVIIe siècle, l’Europe est chrétienne, le peintre est croyant et pratiquant, et par son art, il va livrer un message. Lequel ? La symbolique contenue dans chaque objet va nous permettre de le découvrir.

- l’instrument de musique, le jeu de cartes, l’échiquier (jeu d’échecs) évoquent le monde du divertissement, de l’oisiveté
- la bourse, la perle, c’est le monde de l’argent, du luxe, de la vénalité et de la sensualité (une grosse perle comme celle du tableau était souvent portée à cette époque par des femmes peu vertueuses !)
- le miroir en étain est le symbole de la vanité

À ces objets, le peintre va opposer le pain, le vin et l’œillet rouge et le vase dans lequel ils sont déposés. C’est vers quoi d’ailleurs le regard est vite attiré. Le pain et le vin qui, certes, illustrent les appétits terrestres, renvoient aussi, clairement à cette époque, au sacré, à la Cène, à l’Eucharistie (cf. Évangile de Matthieu, 26-28). Quant aux œillets rouges, ils symbolisent l’amour sacré, la Trinité** puisqu’ils sont au nombre de trois. Ils peuvent aussi, comme toute fleur, rappeler la fragilité de la vie humaine, son côté éphémère. Quant au miroir, si on le regarde bien, il ne renvoie aucun reflet : dans ce cas, il symbolise la Mort !

3) Lecture allégorique (presque synonyme de la précédente)

L’allégorie des cinq sens est aussi une allégorie des deux amours, l’amour humain et l’amour divin. Sont en effet présents dans le tableau : le Vice et la Vertu, le Corps et l’Âme, l’aspiration au Sacré et les Instincts Profanes (non sacrés).

4) Lecture anagogique (définition du dictionnaire Le Robert : en rapport avec la religion chrétienne, "se dit d’un sens spirituel de l’Écriture fondé sur un type ou un objet figuratif du Ciel et de la Vie éternelle")

On peut aller plus loin encore dans la recherche du sens, d’un sens religieux, comme on le faisait pour la lecture des Pères de l’Église au Moyen-Âge. L’échiquier fermé joue alors un rôle central : il est l’élément qui peut être interprété à deux niveaux. L’homme, l’humanité, peut "jouer sa vie", cheminer sur les chemins du Hasard, ignorer le Divin. Monde sans Dieu : aucun reflet dans le miroir… Mais, seconde possibilité, l’échiquier fermé, selon certains, peut signifier aussi que "rien n’est joué", que la partie n’est pas encore commencée. À l’homme de jouer la partie de son choix. À l’homme de choisir !

Objectifs culturels Approfondir la composition et la finalité des natures mortes au XVIIe siècle.

Éventuellement comparer avec une nature morte du XVIIIe siècle (Chardin), une du XIXe siècle et une du XXe siècle : peu à peu, on voit s’amenuiser puis disparaître toute référence au religieux. En chercher les raisons dans l’histoire, la littérature, les évolutions sociologiques.
Supports Reproduction de la Nature morte à l’échiquier, Lubin Baugin, 1630

Reproduction d’autres natures mortes pour comparer

Jean-Siméon CHARDIN
Le Gobelet d'argent , vers 1768
© Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

Note du rédacteur de ces pages : ces fiches font de nombreux emprunts (cités ou reformulés) à des articles et documents accessibles sur Internet. Vous aussi, n’hésitez pas à vous informer et à consulter Internet pour prolonger ce travail (voir par exemple le parcours consacré à ce thème sur Franc-parler).

Vers une fiche pédagogique interdisciplinaire

Quelques activités de suivi interdisciplinaires (histoire, géographie, biologie, chimie, éducation musicale, histoire de l’art, voire mathématiques) :

Exposés/enquêtes :

  • sur les jeux existant au XVIIe siècle en Europe ;
  • sur la place de la religion au XVIIe siècle dans la vie quotidienne (dans votre région, en France ou en Europe) ;
  • sur les fêtes religieuses et profanes, les coutumes du folklore traditionnel ;
  • sur le symbolisme des couleurs à travers les âges ;
  • sur l’histoire d’un instrument de musique (le luth) ;
  • sur l’histoire des parfums.

Notes :

* Les documents publicitaires auxquels on a si souvent recours en FLE font souvent référence à tel peintre ou à telle toile célèbres : il serait dommage de ne pas songer à comparer à ce moment-là l’œuvre originale et sa "reformulation" et ainsi atteindre tout à la fois des objectifs communicatifs, linguistiques et culturels…

** Éclaircissements sur les références religieuses :

La Cène : du latin cena, repas du soir. Ce terme désigne le repas que Jésus-Christ prit avec ses apôtres la veille de la Passion (sa mort sur la croix) et au cours duquel il institua l’Eucharistie. "La Cène" désigne en art toute représentation de cet événement.

L’Eucharistie : du grec eukharistia, "action de grâce", est le sacrement le plus important de la religion catholique (changement de "substance" du corps et du sang du Christ en pain et vin).

L’Évangile : le Nouveau Testament qui à travers quatre évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean), contient l’enseignement de Jésus-Christ.

La Trinité : dans la plupart des doctrines chrétiennes, Dieu est unique en trois personnes à la fois Père, Fils et Saint-Esprit.

Première publication : 14/12/07 - Mise à jour : 14/12/07

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