GRAMMAIRE ACTUELLE ET CONTEXTUALISÉE DU FRANÇAIS (GRAC)

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Je vais aller en France – les périphrases verbales

Avec certains verbes courants, on peut former des périphrases verbales, c’est-à-dire des constructions composées d’un verbe et d’autres éléments, très employées dans la langue de tous les jours.

Être en train de + infinitif

Cette périphrase verbale exprime qu’une action est en cours et n’est pas terminée :

Je suis en train de lire un nouveau roman absolument passionnant.
Où est Papa ? – Il est en train de laver la voiture.

Certaines langues sont très strictes sur l’opposition entre action ponctuelle/achevée et action qui dure. Pour cette raison, on qualifie parfois la périphrase être en train de + infinitif de « présent progressif ». Cependant, le français n’est pas aussi précis et n’accorde pas une très grande importance à cet aspect. L’utilisation de la périphrase en train de + infinitif n’est pas obligatoire, à la place on peut utiliser tout simplement le présent ou bien un adverbe comme actuellement, en ce moment :

Où est Maman ? – Elle gare la voiture.
Mes amis vont aller en Islande et en ce moment ils apprennent l’islandais.

Quand l’action est répétée ou a une valeur générale, on utilise le présent, jamais la périphrase être en train de + infinitif :

En France, on peut passer le permis de conduire à 18 ans.
Mon collègue parle couramment six langues.

Être sur le point de + infinitif

Cette périphrase exprime qu’une action est presque en train de se réaliser ou qu’elle se réalisera dans très peu de temps :

On l’utilise assez souvent à l’imparfait pour indiquer une action qui a été interrompue :

On était sur le point de sortir quand il a commencé à pleuvoir.

Aller + infinitif

Le verbe aller suivi d’un infinitif sert à former une périphrase qui exprime une intention, un projet :

Cet été, je vais aller en France.
Tu n’as pas compris ? Alors je vais t’expliquer.

Cette périphrase sert aussi à exprimer un évènement immédiat, très proche dans le futur :

Dépêchez-vous, l’embarquement va commencer !
Attention, tu vas tomber !

Traditionnellement, on présente la périphrase aller + infinitif comme un « futur proche » [suite…]

Cette appellation est doublement trompeuse, car quand la périphrase exprime le futur, c’est un futur très proche, quasi immédiat. D’autre part, le plus souvent, aller + infinitif exprime une intention (dont la réalisation, par définition, se situe évidemment dans l’avenir). La phrase

Qu’est-ce que tu vas faire ce soir ?

signifie en substance « est-ce que tu as décidé ce que tu vas faire ce soir ? ». Si on voulait exprimer le futur, on utiliserait simplement le présent, qui est le temps le plus fréquent en français pour indiquer une action située dans l’avenir :

Qu’est-ce que tu fais ce soir ?

Il faut donc éviter de présenter la périphrase aller + infinitif comme une sorte de futur « facile » qui permet de remplacer le futur en -r. Fondamentalement, aller + infinitif n’exprime pas le futur. Comparer :

Je vais en France cet été. (futur)
Je vais aller en France cet été. (intention)

Venir de + infinitif

La périphrase formée de venir de + infinitif exprime une action qui s’est achevée récemment :

Le dernier train de la journée vient de partir, pas de chance !
Nos amis viennent de rentrer de vacances.

On peut aussi exprimer cette idée par des adverbes comme à l’instant :

J’ai terminé le livre à l’instant.
Nous sommes rentrés à l’instant.

Jean-Michel Kalmbach


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