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Comment obtenir des ordinateurs
à coûts réduits ?

Une directive européenne

Dans de nombreux pays, la cherté de l’équipement informatique neuf place ces outils hors de portée. Depuis la promulgation de la directive européenne n° 2002/96/CE par le Parlement européen en 2003, le matériel est devenu un peu plus accessible.

Cette directive, relative aux "déchets d'équipements électriques et électroniques" dont font partie les ordinateurs et leurs périphériques (imprimantes, scanners...), impose aux États européens de promouvoir la réutilisation, le recyclage et autres formes de valorisation de ces déchets.

Des associations solidaires

Les tours centrales, écrans, modems, câbles, imprimantes et autres scanners, dont les entreprises ou les particuliers se séparent pour acheter du matériel plus récent, doivent être collectés par des organismes spécialisés, lesquels récupèrent certains composants et traitent le reste, en particulier les déchets toxiques.

Depuis quelques années, il apparaît cependant à nombre de ces professionnels qu’une partie de l’équipement dont ne veulent plus les entreprises ou les particuliers est de qualité suffisante pour être réemployé, en particulier dans les pays où l’acquisition de matériel neuf est impossible. Dès lors, en complément du recyclage industriel obligatoire, des entreprises et des associations ont sélectionné dans leurs stocks les appareils revalorisables afin de les reconditionner (effacement des données, tests…) et de les recycler de manière solidaire.

Un équipement sous conditions

À qui ce matériel est-il destiné ? Les ordinateurs recyclés sont réservés à des bénéficiaires qui ne peuvent pas s’équiper aux prix du marché. Attention, tout le monde ne peut pas pour autant se porter candidat à son acquisition ; il faut remplir plusieurs conditions pour pouvoir en bénéficier.

À titre d'exemple, voici les premières conditions fixées par Ateliers sans frontières. Elles sont représentatives des prérequis de base de la plupart des prestataires :

1. Le bénéficiaire est une organisation à but non lucratif dont l’objet a un caractère social, éducatif ou humanitaire.
2. Le bénéficiaire n'est pas en mesure d'acheter du matériel informatique neuf.
3. Le bénéficiaire possède des locaux disponibles, de l’électricité et d’un système de sécurité adéquat pour assurer une utilisation durable de l'équipement...

Il est donc inutile pour les particuliers de contacter les entreprises ou les associations de recyclage, celles-ci s’adressant à des collectivités (écoles, centres d’information, médiathèques…). D’autre part, les organisations candidates doivent présenter un dossier très solide montrant qu’elles disposent d’un espace d’accueil adéquat, électrifié et sécurisé. Elles doivent en outre justifier leur demande de matériel : à quoi et à qui ce matériel va-t-il servir ? Quels projets vont être développés ? Enfin, les questions financières doivent être abordées : le bénéficiaire dispose-t-il de ressources suffisantes et stables pour assumer les coûts de fonctionnement liés à la salle multimédia (électricité, connexion à internet, personnel, maintenance…) ?

Il faut également noter que même si les prestataires travaillent souvent avec des bénévoles ou des employés subventionnés, le reconditionnement représente une charge financière. Ces coûts sont parfois imputés aux bénéficiaires, qui doivent alors verser une somme fixe par ordinateur livré. D’autre part, les frais d’envoi sont aussi en général à la charge des récepteurs. C’est pourquoi l’octroi de matériel est souvent subordonné à l’inscription de l’établissement à un programme national, un partenariat associatif ou institutionnel ou bien à l’obtention d’une aide financière. Il est à noter que l’envoi de grosses quantités de matériel permet de faire d’importantes économies d’échelle. Par exemple, les frais d’envoi imputés par Computer Aid pour dix ordinateurs envoyés à Ouagadougou représentent 67 euros pièce, tandis que pour un lot de 225 unités cela revient à 22 euros pièce.