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Dossier artS'exprimer à partir de portraits

Produire à l'écrit ou à l'oral
Le "jeu du portrait"
Produire des portraits
Faire la visite active d’un musée
Monter un projet de classe

Produire à l'écrit ou à l'oral

L’art, les musées, les visites, les guides… Voici un univers riche en situations exploitables dans le cadre de productions écrites ou orales. Voici des exemples de travaux réalisés par des lycéens italiens et polonais dans le cadre d’un projet e-twinning portant sur "Les Lumières". Ils se rapportent essentiellement au tableau La Pourvoyeuse (1739) de Jean-Siméon Chardin (1699.1779) exposé au Louvre.

Pourvoyeuse = personne qui fournit quelque chose.

© Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

Cet extrait du dialogue imaginaire d’un guide et d’un étudiant italien a lieu dans le couloir des tableaux du XVIIIe siècle :

"Etudiant : Excusez-moi Madame, il me semble que ce tableau est très différent des autres, pouvez vous m’en expliquer la raison ?
Guide : Oui, c’est vrai ! Tu as un bon esprit d’observation. En effet il s’agit du tableau La Pourvoyeuse de Chardin et c’est un symbole du mouvement des Lumières. […] Comme on peut le voir, il y a une femme du peuple, une servante qui mène une vie ordinaire. Elle est humble et naturelle mais surtout elle n’est pas triste.
Etudiant : Elle est habituée à travailler tous les jours : en effet elle est tranquille, elle n’est pas accablée.
Guide : Oui, c’est vrai. Ça représente une nouveauté parce que les artistes ont mis au centre de l’attention un personnage du peuple…
Etudiant : On peut voir la même chose dans l’œuvre de Beaumarchais, Le mariage de Figaro, qui a été repris de Mozart, où Figaro et Suzanne, des gens du peuple, sont les protagonistes ....
Guide : Tu as raison, en effet à cette époque là on commence à ne pas représenter la noblesse mais les gens simples avec leurs vies quotidiennes et des objets simples comme des bouteilles, du pain... qui donnent, avec leurs formes arrondies, une idée d’harmonie et perfection à l’œuvre.
Etudiant : Je me souviens d’un tableau de Chardin où il y a des objets simples comme des pommes, des verres qui représentent la vie quotidienne mais, j’ai oublié son titre…
Guide : tu parles du Gobelet d’argent où ces objets simples ont une lumière intérieure qui illumine le tableau différemment par rapport à d’autres où la lumière provient de l’ambiance.
Etudiant : En effet j’ai vu dans l’autre couloir le tableau Madame de Pompadour qui m’a semblé très statique et froid, où la lumière était antinaturelle comme la place de la duchesse et les autres éléments comme la statue.
Guide : Regarde la différence entre le deux tableaux : dans La Pourvoyeuse il y a la cuisine, comme "milieu"." (Lire le texte complet)

Cette discussion écrite par trois élèves polonaises met en scène la diversité des points de vue et des niveaux d’observation portés sur le tableau de Chardin :

"- Eh bien Ewelina, ce tableau de Chardin, qu’est-ce que tu en penses ?
- A vrai dire ce n’est pas la peinture que je préfère. L’intérieur d’une cuisine, une servante, quelques objets sans importance... Rien de spécial.
Ola - Je me demande pourquoi Chardin prend pour modèle un domestique dans un décor simple, banal.
- C’est justement l’essentiel de sa peinture. Mais regarde bien Ola, cette servante est un peu spéciale quand même. Elle vient de rentrer du marché. Au lieu de ranger ses provisions elle n’y attache aucune importance. Elle ne regarde même pas la table.
- Ni les choses qui trainent dans la cuisine. Voila une bouteille renversée par terre. L’air pensif, immobile, la pourvoyeuse ne s’occupe pas de ses achats. Elle tourne la tête vers une pièce en arrière comme si elle voulait entendre ce qui se passe là-bas.
- En effet, là-bas c’est plus intéressant. On voit une autre servante, une femme de chambre peut-être, parlant avec un homme caché derrière la porte. On n’aperçoit qu’un fragment de son chapeau.
- Alexandra tu dis "caché". Il est peut-être installé tout simplement dans le salon et il demande un service... C’est possible. Mais regarde avec quel intérêt notre pourvoyeuse suit cette conversation. Le volaille a la main, elle oublie ses occupations et tend l’oreille vers la pièce ou les deux personnages sont en train de parler.
- D’après moi, le maitre reste invisible car il dissimule ses vraies intentions. Tu te rappelles la scène de Figaro. C’était pareil. Si le Comte demande un service à la servante c’est pour mieux la séduire.
- Ewelina, tu vois maintenant que sous le prétexte de ce simple portrait Chardin "raconte" toute une histoire. D’ailleurs c’est un vieux "truc" de théâtre que de faire écouter un personnage sans qu’il s’en doute.
- La pourvoyeuse est-elle troublée par ce qu’elle vient d’entendre ? On ne sait pas exactement. Inquiète, surprise, triste mais pas indifférente.
- Chardin évite toute exaltation des sentiments. Sa peinture n’est ni pathétique ni édifiante. C’est une analyse très fine et délicate des mœurs de la société ! Tout est naturel, subtile et pourtant plein d’intensité !" (Source)

Dans une "Lettre à un ami", de jeunes Italiennes font écrire à "Jacques" les impressions qu’il a éprouvées lors de sa visite du Louvre :

"Cher Olivier,
je veux te raconter mon expérience au musée du Louvre. J’ai vu beaucoup de merveilleux tableaux... comme ceux de Leonardo et Michelangelo, mais ceux qui m’ont impressionné étaient les tableaux de Chardin. Il utilise une peinture particulière qui représente la réalité et la simplicité du siècle des Lumières. Le premier tableau que j’ai vu était Le gobelet d’argent, une nature morte qui m’a donné une sensation de richesse même si les objets sont très simples ; en effet ils peuvent nous illuminer par leur présence. C’est génial, le signifié de l’opposition entre des objets riches, comme le gobelet d’argent, et des objets pauvres, comme la pomme de terre et les châtaignes qui représentent les travaux ruraux des paysans. J’ai eu la même sensation en regardant le deuxième tableau La pourvoyeuse : Chardin a choisi comme sujet de cette peinture une servante. C’est une scène de vie ordinaire, cette femme vient de faire ses courses, en effet elle a des sacs pleins de provisions et elle est habillée avec des vêtements pauvres. Ce tableau nous transmet le vrai signifié du siècle des Lumières en représentant la quotidienneté. Je te conseille d’aller les voir puisque ils représentent vraiment le siècle des lumières.
A bientôt,
Jacques." (Source)

Ce document oral répond à la consigne suivante : "Imaginez être un guide du Louvre. Un jeune étudiant italien s’approche de vous et vous demande de lui dire quelques mots sur ce tableau qui lui paraît si différent des autres. Vous lui dites pourquoi il l’est et pourquoi il est significatif de l’époque des Lumières." (Source)


La Pourvoyeuse commentée par des élèves italiens

Pour enregistrer le commentaire de vos élèves et le mettre en ligne, consultez la fiche de Franc-parler sur la création et la diffusion de podcasts.

Le "jeu du portrait"

Qui suis-je ?

Voilà l’énigme que doivent résoudre les joueurs. Chacun reçoit une identité factice qu’il doit deviner au moyen de questions posées aux autres participants, qui répondent par "oui" ou par "non". Pour plus de détail sur ce jeu, consultez cette fiche de Franc-parler.

Le portrait chinois

Ce jeu définit une personne en la comparant à divers objets : "Si j’étais un objet, une saison, un plat, un animal, une chanson, une couleur, un roman, une légende, un personnage de fiction, un film, un dessin animé, un endroit, une devise, un oiseau, un élément, un végétal, un bruit, un climat, un loisir, un vêtement, une pièce, un véhicule, un adverbe de temps…".

Produire des portraits

Voici des idées à mettre en œuvre dans le cadre de la classe ou bien d’un projet transdisciplinaire associant le professeur d’art plastique.

Créer des œuvres originales

A partir d’œuvres existantes sur le principe du centon, du patchwork, de la mosaïque…

Créer des œuvres "à la manière de"

Etudier et définir quelques caractéristiques propres à quelques artistes et faire des productions à la manière de.

Faire la visite active d’un musée

Cette activité proposée par un enseignant de l’Association suisse des professeurs de français favorise le croisement des regards des élèves sur une même œuvre.

Un élève conduit l’un de ses camarades à une peinture, que le second ne doit pas regarder. Le premier la décrit de manière assez générale : "C’est un tableau avec un lac. On voit des montagnes, le ciel et des nuages. Il y a un bateau sur l’eau." Il évite en particulier de mentionner des couleurs, les dimensions du tableau…

L’autre élève écoute et imagine le contenu du tableau. Quand la présentation est terminée, il regarde le tableau et compare ce qu’il voit avec ce qu’il s’est imaginé, et indique les différences.

Les rôles sont ensuite échangés. (Source)

Monter un projet de classe

Les élèves, en tant que conservateurs, organisent une exposition et travaillent sur son thème, sa scénographie, les cartels des œuvres, le dépliant destinés aux visiteurs, l’organisation du vernissage, le plan de communication aux médias…

Rédaction : Elodie Ressouches, en collaboration avec Magali Simon, musée du Louvre
Première publication : 10/12/07 - Mise à jour : 10/12/07

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