Accueil > Fiches pratiques > Presse
Tout journaliste doit identifier ses sources, c’est-à-dire la provenance des informations qu’il donne dans son article. Cette identification a plusieurs fonctions.
Cela permet tout d’abord d’identifier l’origine du fait ou de l’opinion mentionnés : un article ne peut pas se contenter d’un : "On dit que…", "D’après certains… " ou encore "Il paraît que…" La source donne des indices sur la qualité de l’information. Ainsi, "L’usine X pollue à plusieurs kilomètres à la ronde" n’a pas la même valeur scientifique si c’est avancé par un habitant du voisinage, le porte-parole d’une association de défense de l’environnement ou un expert indépendant chargé de faire une étude du lieu.
Les citations avec source permettent également d’introduire des opinions dans un article factuel sans que le journaliste sorte de l’objectivité qui doit caractériser son travail. Le choix des citations permet cependant de donner une orientation générale à l’article, qui présente de toutes façons un certain état des faits.
Enfin, la mention de la source dégage le journaliste de la responsabilité qui pourrait lui être imputée si les propos cités étaient faux ou condamnables.
Les normes qui régissent l’attribution d’une source diffèrent beaucoup des codes en vigueur dans l’édition. Le nom et la fonction de la personne citée apparaissent directement dans le texte : les références ne figurent jamais en bas de page.
Voici quelques exemples issus de deux quotidiens nationaux français : Le Monde et Libération.
Lorsque la source est citée pour la première fois dans l’article, elle doit être détaillée afin que le lecteur puisse situer la personne citée :
« "Il n'en reste pas moins […]", a déclaré
le président du Syndicat national de l'édition (SNE), Serge
Eyrolles […] »
Libération, "Bilan de Salon", 24.03.2005.
Si la personne citée n’est pas particulièrement connue, il importe de la qualifier avec un terme qui permette de comprendre quel est son lien avec le thème traité. Cela permet au lecteur de comprendre en quoi la personne peut être suffisamment experte pour être citée. En l’occurrence, la source est un usager des services en ligne traités dans l’article :
« Avec quatre millions de francophones connectés, "on
ne peut plus dire que […]", dit Nabila, internaute [... ] »
Libération, "L'âme sœur cachée
dans l'ordinateur", 14.02.2005.
L’identification de la source peut être incluse dans une phrase de commentaire :
« "Quel que soit […], il faudra […]"
Ces propos tenus, sur Europe 1, par le ministre de l'Intérieur
français, Dominique de Villepin, ont fait sensation dans la classe
politique française. »
Le Monde, "Dominique de Villepin annonce une politique gouvernementale
"plus audacieuse" au lendemain du 29 mai", 18.04.2005.
Les références ultérieures dans l’article à la personne peuvent omettre les détails déjà cités :
« PARIS - Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, estime
que la croissance 2005 devrait être comprise entre 2 et 2,5 %.
"Une fourchette comprise entre 2 et 2,5 % est effectivement
raisonnable", déclare-t-il dans un entretien à paraître
lundi dans Nice-Matin. »
Reuters, 10.04.2005.
"dire" est le verbe le plus communément employé pour citer les paroles d’une personne car c’est un terme simple et clair, et totalement neutre. Pour éviter les redites, des synonymes peuvent être utilisés : "déclarer" ou "indiquer" par exemple.
Voici d’autres possibilités, qui ne sont pas toutes aussi neutres que "dire" !
Il existe deux types de citations. Les citations directes donnent le contenu exact des paroles de la personne source, encadré par des guillemets :
« "N'ayons pas peur !" , a lancé jeudi
Jacques Chirac aux Français […] »
La Dernière heure, 14.04.2005.
La citation indirecte paraphrase les mots de la source :
« Après avoir remis mardi un rapport à Jean-Pierre
Raffarin, Maryse Condé a déclaré que le Premier ministre
prendra sa décision en juin, après un comité interministériel
sur ce sujet. »
France 3, 13.04.2005.
© Franc-parler.org : un site de
l'Organisation internationale
de la Francophonie