Cette planche de bande dessinée sur les difficultés de logement à Paris peut être exploitée en classe.
Niveau : A2
Public : adolescents / adultes
Objectif général : décrire une planche de bande dessinée, exprimer un point de vue.
Support : "Simple formalité", Les Parisiens, Désert et Fab, éditions Jungle, 2006.
Combien de personnages prennent la parole dans cette planche ? D’après vous, cette situation de communication ressemble à :
Justifiez votre réponse en relevant l’expression spécifique à ce contexte.
Relevez les formules de politesse qui accompagnent les multiples questions. Relevez les indices qui prouvent que l’homme est très conciliant. Que pouvez-vous en déduire du rapport de force existant entre les deux interlocuteurs ? Décrivez les expressions des visages des deux protagonistes, vignette par vignette. Lequel des deux est-il le plus constant ? Lequel se décompose-t-il progressivement ?
Quelle structure de phrase est beaucoup utilisée dans ce dialogue ? Développez le contenu des bulles en phrases verbales.
Que signifient les sigles CDI et CDD ?
À votre avis, pourquoi les Parisiens font-ils tant l’économie du langage ? À quel trait de caractère cela vous fait-il penser ?
Que signifie l’expression figée "simple formalité" ? Relevez les questions posées qui vous semblent classiques dans ce contexte et celles qui vous semblent fantaisistes. Montrez en quoi le titre de la planche est humoristique.
À quel moment du dialogue les choses basculent-elles ? Sur quel critère de sélection, l’entretien échoue-t-il ? En quoi ce critère est-il discriminant et inacceptable ?
Comparez la taille de la dernière case à celle des autres ? En quoi un plan large se justifie-t-il ici ? À quel moment le sujet de cette planche est-il explicité ? Quel effet cette chute provoque-t-elle ?
Est-il facile de trouver un logement à louer ? Votre pays connaît-il les mêmes problèmes de pénurie d’appartement ? Ces difficultés touchent-elles toutes les régions ?
Combien de personnages prennent la parole dans cette planche ?
Deux personnes, une femme et un homme, dialoguent dans cette planche.
D’après vous, cette situation de communication ressemble à :
Justifiez votre réponse en relevant l’expression spécifique à ce contexte.
Les échanges entre les deux interlocuteurs font penser à une conversation d’entretien professionnel d’embauche, comme l’atteste l’expression présente dans la septième vignette "vous n’avez pas le profil", qui renvoie explicitement au monde du travail en faisant écho à des expressions telles que "le profil de l’emploi" ou "le profil de poste".
Relevez les formules de politesse qui accompagnent les multiples questions.
Aucune formule de politesse n’accompagne les requêtes de la femme.
Relevez les indices qui prouvent que l’homme est très conciliant.
Les sourires, l’utilisation de phrases exclamatives, l’amorce des réponses des vignettes 3 et 4 qui commencent par "oui", montrent à quel point l’homme est conciliant et même enthousiaste pour répondre à ce véritable interrogatoire.
Que pouvez-vous en déduire du rapport de force existant entre les deux interlocuteurs ?
Il apparaît que la femme, qui est sans doute l’agent immobilier ou la propriétaire de l’appartement, est celle qui détient le pouvoir dans cette situation de communication.
Décrivez les expressions des visages des deux protagonistes, vignette par vignette.
La femme |
L’homme |
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Vignette 1 |
Ses traits sont pincés, elle semble concentrée. |
Il est souriant. |
Vignette 2 |
Elle fronce les sourcils et paraît méfiante. |
Il est toujours souriant, ses yeux semblent enthousiastes. |
Vignette 3 |
||
Vignette 4 |
Il est encore souriant. |
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Vignette 5 |
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Vignette 6 |
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Vignette 7 |
Ses sourcils sont froissés, sa bouche est
pincée, elle n’est pas contente de la réponse
qu’elle vient d’obtenir. |
Il est étonné et l’expression
de ses sourcils comme la moue de sa bouche montrent sa déception
et sa tristesse. |
Vignette 8 |
Elle n’a aucune expression de visage, ne
semble pas affectée par le dialogue qu’elle vient de
vivre. |
Il est en colère : ses sourcils sont froncés
et sa bouche est grimaçante. |
Lequel des deux est-il le plus constant ? Lequel se décompose-t-il progressivement ?
L’expression du visage de la femme est constante durant toute la planche : elle ne quitte pas son air pincé. L’homme, en revanche, est souriant la première partie de la planche puis déconfit et enfin en colère.
Quelle structure de phrase est beaucoup utilisée dans ce dialogue ?
Dans cette planche, les phrases nominales sont majoritairement utilisées.
Développez le contenu des bulles en phrases verbales.
Vignette 1 |
Quel est votre âge ? Quelle
est votre situation familiale ? J’ai trente-cinq ans, je suis célibataire. |
Vignette 2 |
Quelle est votre profession ? Je suis webmaster. Vous êtes en CDI ou vous avez un CDD ? Je suis en CDI ! |
Vignette 3 |
Oui, tenez, les voici. |
Vignette 4 |
Avez-vous apporté la photocopie certifiée
conforme du baccalauréat, votre carnet de santé, la
caution de vos parents ainsi que votre diplôme de secouriste ? |
Vignette 5 |
Je suis parisien, un vrai de vrai, depuis mon
arrière-grand-mère ! |
Vignette 6 |
|
Vignette 7 |
Vous avez une arrière-grand-mère
sans profession ? |
Vignette 8 |
J’appelle la personne suivante ! |
Que signifient les sigles CDI et CDD ?
CDI : contrat à durée indéterminée
CDD : contrat à durée déterminée
À votre avis, pourquoi les Parisiens font-ils tant l’économie du langage ? À quel trait de caractère cela vous fait-il penser ?
En préférant l’utilisation de phrases nominales et en utilisant des sigles, les deux locuteurs cherchent à dire un maximum de choses avec un minimum de moyens linguistiques. Cette tendance accrédite l’idée que les Parisiens sont des gens pressés, qui n’ont pas de temps à perdre et qui veulent rentabiliser chaque instant.
Que signifie l’expression figée "simple formalité" ?
"Simple formalité" est une expression figée qui signifie "acte de peu d’importance" mais au sens propre, elle pourrait dire "démarche facile".
Relevez les questions posées qui vous semblent classiques dans ce contexte et celles qui vous semblent fantaisistes.
Questions classiques : âge, situation
familiale, profession, CDI/CDD, caution des parents (de plus en plus de
propriétaires estiment que les salaires ne sont pas une garantie
suffisante et demandent une caution supplémentaire).
Questions farfelues : 35 derniers bulletins de salaire (normalement, on
demande les 3 derniers bulletins de paie, alors qu’ici, la femme
réclame les trois dernières années de bulletins de
salaire !), photocopie certifiée conforme du baccalauréat,
carnet de santé, diplôme de secouriste, origines géographiques,
profession de l’arrière-grand-mère.
Montrez en quoi le titre de la planche est humoristique.
Au vu de la longue liste de questions, trouver un appartement à louer et répondre aux critères de sélection s’avèrent être tout sauf une démarche facile. Le sens propre de l’expression est en opposition totale avec la situation présentée, ce qui provoque le rire du lecteur.
À quel moment du dialogue, les choses basculent-elles ? Sur quel critère de sélection, l’entretien échoue-t-il ?
À la question sur la profession de l’arrière-grand-mère (vignette 6), l’entretien prend une nouvelle tournure et le candidat à la location est disqualifié.
En quoi ce critère est-il discriminant et inacceptable ?
Ce critère est discriminant car il montre
du doigt les femmes qui ont dû ou qui ont fait le choix de s’occuper
de leurs enfants et de ne pas avoir une activité professionnelle.
Cette question fait d’ailleurs suite à une autre question
discriminatoire en vignette 5 : celle des origines géographiques
du futur locataire. Ce genre de questions est apparenté à
du racisme, en faire un critère de sélection est contraire
au principe d’égalité cher à la France et est
puni par la loi française.
Comparez la taille de la dernière case à celle des autres ?
La dernière vignette est beaucoup plus grande que toutes les autres. Elle prend toute la largeur de la planche, cédant juste un coin à la vignette précédente.
En quoi un plan large se justifie-t-il ici ?
Cette largeur permet au dessinateur de proposer un plan large qui fait découvrir au lecteur la longue queue de candidats postés dans l’escalier pour louer cet appartement. En effet, on distingue déjà huit personnes en attente de visite.
À quel moment le sujet de cette planche est-il explicité ?
Ce n’est que dans cette dernière case que le sujet de la vignette est clairement exprimé : louer un appartement à Paris.
Quel effet cette chute provoque-t-elle ?
Cette chute crée un effet de surprise puisque tout portait à croire que les deux interlocuteurs étaient plutôt en rendez-vous professionnel. Seul indice : la conversation se passe alors que les deux personnes sont debout et que le sac de la femme est posé par terre, à ses pieds (vignette 6), ce qui n’est pas concevable pour un entretien professionnel qui se fait en général dans un lieu plus formel, en général assis derrière un bureau. Le décalage entre les hypothèses du lecteur et le sujet réel de l’échange crée l’humour.
Est-il facile de trouver un logement à louer ? Votre pays connaît-il les mêmes problèmes de pénurie d’appartement ? Ces difficultés touchent-elles toutes les régions ?
Cette dernière série de questions permet de terminer la séance sur une ouverture interculturelle permettant de comparer la situation française présentée et la réalité de l’apprenant.
Par Youmna Tohmé
Chargée de programmes au Département langue française
du CIEP
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