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"La Mer et l'Espace sont les deux grandes aventures de notre époque, les seules qui nous autorisent encore à rêver."

Jacques Rougerie

SeaOrbiterBâtir le futur

Passionné par l’aventure de Cousteau et les premières maisons sous-marines, l'architecte Jacques Rougerie parcourt le monde sur les traces des peuples de la mer.

Ses réalisations les plus originales ainsi que ses projets à venir sont essentiellement inspirés par la mer et le monde sous-marin : les maisons sous-marines Galathée (1977), Hippocampe (1981), le Pavillon de la mer à Kobé (1981), le Centre national de la mer Nausicaa I et II à Boulogne-sur-Mer (1990-2000), Océanopolis I et II à Brest (1991-2000), SeaSpace (2010), Seaorbiter (2012), le Musée d’archéologie sous la mer dans la baie d’Alexandrie (2013), le Centre de la mer des Caraïbes (2014).

Fiche pédagogique

SeaOrbiter

Présentation du projet

J’ai toujours eu ce besoin d’avoir un regard sur la mer ou sous la mer (10’) […], c’est le plus vieux souvenir de mon enfance. (18’) J’ai toujours eu la volonté de bâtir pour le futur. (44’) Mes influences et inspirations viennent de mes lectures et plus particulièrement avec Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, et également les expéditions de Théodore Monod, Paul-Émile Victor, les grands aventuriers des années 50-60 et puis Cousteau, Le Monde du silence. Puis la conquête spatiale, Gagarine, Armstrong. (48’)

L’économie bleue va faire basculer le monde à travers ce développement durable, ces énergies renouvelables venant de la mer (2.37’) […] SeaOrbiter est un peu le symbole de ce vaste projet et un outil éducatif, de communication. (2.48’) Le but et la vocation de SeaOrbiter est de transmettre et d’éduquer. (3.24’) Un site planétaire est en train d’être monté avec Microsoft, en plusieurs langues, pour les écoles et les jeunes. (3.33’)

SeaOrbiter

Cliquez sur l’image
pour voir la vidéo du projet SeaOrbiter (7.44’)

Vivre sous la mer et dans l'espace

Ce que la connaissance de ces milieux peut nous apporter

Les jeunes sont beaucoup plus proches de la mer, ils sentent que la mer peut apporter énormément de choses. […] La mer a une telle potentialité sur les énergies renouvelables, la nutrition du futur, la pharmacologie, le loisir, le plaisir ! […] La mer a une très grande potentialité et attire de plus en plus ; les gens vivent le long du littoral. C’est une question de bien être, d’évasion, d’espoir. (58’)

Deux civilisations sont en train de naître depuis un demi-siècle : les hommes de l’espace et les hommes du monde sous-marin. Il faut que ces hommes de ces milieux extrêmes puissent avoir une culture qui les accompagne, une civilisation qui leur est propre comme par exemple la civilisation des mériens (voir "Les sept principes mériens"). Ce n’est pas la même philosophie qu’un marin ou qu’un terrien. On n’a pas le même regard, on ne vit pas de la même façon sous l’eau. Les besoins et les échanges sont différents. (2.40’)

Chaque peuple, chaque civilisation a créé une culture par rapport à un mode de vie social, à un environnement géographique. Les cultures se créent par rapport au lieu géographique. (5.37’)

Le développement durable, c'est-à-dire le fait de s’adapter à une région géographique pour faire des économies d’énergie, etc., va permettre de retrouver une identité architecturale non pas pour copier le passé mais pour projeter cette identité dans l’avenir avec une architecture spécifique. On va retrouver une diversité architecturale. (7.18’)

Jacques Rougerie

Jacques Rougerie

La diversité architecturale et le développement durable

L'exemple de la Chine et du Japon

En Chine, ils sont en train de retrouver leurs racines par rapport à une écriture architecturale mais transposée dans le futur. (0’) Pendant un demi-siècle on a fait à peu près la même architecture dans le monde, on a gommé les identités. (57’) À l’heure actuelle, les Japonais ont trouvé à nouveau un point de repère et ont créé une architecture par rapport à leur mode de vie, avec une écriture qui est vraiment japonaise. (1.11’)

Le développement durable va accentuer ce phénomène par zones géographiques parce qu’il faut que l’architecture s’adapte à ce développement durable. Les climats, les modes de vie sont différents. Des architectes sont en train de tout repenser. (1.33’)

On ne revient pas vers le passé, on ouvre le passé vers le futur et c’est passionnant. (2.16’) L’architecture actuelle doit tendre vers ce développement durable. Dans les pays en voie de développement, l’architecture traditionnelle est très adaptée à ce développement durable. (3.22’) Je crois qu’on va arriver progressivement à trouver ces différentes identités selon les lieux géographiques. (4.24’)

L'éducation

Les enfants vont bâtir le futur

Il faut apporter tout ça aux enfants, c’est eux qui vont bâtir ce futur, il faut leur apporter un outil qui les fasse rêver, qui soit porteur de message, de symbolique. (7’) Les enfants vont s’approprier le SeaOrbiter. On va leur parler des grands enjeux climatiques. (41’) Il faut créer des vocations et amener les jeunes à s’intéresser. (1.45’)

Là, il y a un bouleversement en un siècle et d’un seul coup le climat bascule, il y a une accélération qui est due à l’homme. (2.44’) On n’en est plus à l’éveil, il faut l’action. On va avoir une action dans la mesure de ce que l’on peut faire. (3.25’)

Il faut prendre la mesure de tout ça, et voir comment accepter le fait qu’il va y avoir beaucoup de dégâts, accepter pour mieux structurer une pensée, une action. (5’) Si l’économie permet que l’acte humain soit respectueux par rapport à l’environnement, cela me va bien. (5.42’)

Dessin

Les enfants donnent leur vision de SeaOrbiter

En savoir plus :

Prolongement : Consulter le dossier sur l’Environnement

De vingt mille lieues sous les mers à SeaOrbiterLes sept principes mériens

Extrait du livre de Jacques Rougerie De vingt mille lieues sous les mers à SeaOrbiter, Democratic Books.

Le principe POÉTIQUE
Le mérien est un poète : la mer lui transmet la fluidité des sensations intuitives. La fraîcheur de sa perception le rapproche de l’enfance, ce lieu intemporel ou le jeu anime la vie, ou le rêve inspire l’action.

Le principe VISIONNAIRE
L’eau et la mer sont les éléments mêmes du rêve. Le mérien trouve dans l’imaginaire les perspectives nouvelles, inédites, qui font de lui un artiste-né. La mer est pour lui le livre ouvert sur l’émerveillement.

Le principe COMMUNICATEUR
Le mérien émet un rayonnement, un champ d’énergie, une aura qui lui permet d’être compris, aimé des êtres marins. C’est la rencontre entre les humains et les créatures de la mer. L’ancestralité biologique de cette alliance ressurgit à travers un dialogue vivant entre les espèces et la création d’un langage commun.

Le principe du GRAND ÉQUIPAGE
Le mérien sait qu’"à bord du vaisseau spatial Terre, il n’y a pas de passagers, il n’y a qu’un équipage". La mer est l’ultime vaisseau, le maillon essentiel. Un symbole de solidarité planétaire.

Le principe de l’HÉRITAGE
Le patrimoine du mérien est celui des civilisations millénaires qui lui ont appris à vivre avec la mer. Le développement de toutes les civilisations est lié étroitement à la mer. Assumer cet héritage, c’est le connaître, le défendre contre les dégradations du temps et des hommes.

Le principe du PIONNIER
Le mérien déploie force et ingéniosité pour explorer, épanouir le potentiel sans le détériorer. Il demeure constamment à l’écoute de ce nouveau monde et cherche à y vivre sans affaiblir un seul maillon de la grande chaîne.

Le principe du GARDIEN
Le mérien respecte la mer comme source de toute vie et la défend contre les forces de destruction. Il se veut le garant de cette vie marine et se charge de transmettre son savoir et son amour de la mer.

Entretien réalisé à Paris le 18/11/10
(Emeline Giguet / Bruno Marty)

Première publication : 30/12/10 - Mise à jour : 27/04/11

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