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Dossier ProjetsParticiper à un concours international

L'exemple de J’ai deux amours… ma ville et Paris



Le concours international "J’ai deux amours… ma ville et Paris", organisé chaque année depuis trois ans par la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) et la Ville de Paris, constitue un véritable projet pour la classe. Cette année, des dizaines d’étudiants sont allés à la découverte du patrimoine culturel de leur ville en choisissant d’enquêter sur des personnalités de leur quartier qui participent quotidiennement à la diffusion des coutumes et des traditions qui font la richesse et l’originalité de leur pays.

Les enquêtes, réalisées collectivement par petits groupes d’élèves, sous forme d’interviews ou d’articles transcrits en français (illustrées de photos et de dessins), ont été le support principal pour l’investigation des participants. Le projet supervisé par l’enseignant de français pouvait s’inscrire dans une perspective pédagogique et linguistique assez large, mettant en valeur des compétences très diverses. Le travail des étudiants a consisté en des tâches aussi variées que : la formulation de questions spécifiques en français, la traduction des réponses, le sous-titrage des entretiens (pour le support vidéo), la mise en forme des travaux (relecture, mise en page, montage d’extraits vidéo, recherche d’illustrations, etc.).

Outre l’intérêt pour le prix final*, les productions des élèves ont donc surtout révélé l’organisation, l’imagination, la pédagogie, le plaisir et les bienfaits que sous-tend un tel projet.

Album

Un exemple de projet

Présentation en images

Premier projet

Simona Cremarenco, enseignante au lycée de Buzau (Roumanie) a choisi de faire participer plusieurs de ses classes de français. L’une d’elle (lauréate du concours) a proposé un ensemble de cinq entretiens. C’est ainsi qu’au fil des pages, nous découvrons les métiers de bibliothécaire, d’horloger, d’artisan tisseur, de peintre et même de prêtre !

L’ensemble des interviews vise à faire découvrir aux lecteurs la passion qui anime chacune de ces personnes. Voici quelques morceaux choisis des contenus et des illustrations de ce travail.

Extraits :

Aristita Rosca, 54 ans, tisseuse


Aujourd’hui la société développe sans cesse de nouvelles techniques. Est-ce que cela nuit à votre métier du tissage ?

C’est vrai qu’aujourd’hui on peut trouver dans le commerce beaucoup de jolies choses modernes mais je crois qu’il y a des hommes et des femmes qui aiment les traditions et l’art et ce sont eux qui viennent me voir. En tout cas si je n’avais plus de clients, je travaillerais pour moi et je ne renoncerais pas à mon métier.

Comment choisissez-vous vos modèles de création ?


Lorsque je commence une création, je demande souvent l’avis de mes clients. Ils me disent leur préférence et moi j’exécute. J’ai quelques esquisses très anciennes que j’utilise souvent. Je m’inspire de la nature, j’ai beaucoup de modèles floraux, et quelques modèles de formes géométriques. Je trouve aussi l’inspiration en écoutant de la musique folklorique de notre région.

Tissage

Extraits :

Sorin Burlacu, bibliothécaire à Buzau depuis 23 ans

Quelle est votre opinion concernant la combinaison du livre avec Internet ?


Je n’ai rien à redire à cette nouvelle combinaison. Bien au contraire, notre bibliothèque a déjà un site Internet où sont publiés les livres importants. Elle est dotée de plusieurs ordinateurs qui permettent aux jeunes gens de lire même lorsque les volumes sont empruntés.

Pensez-vous qu’aujourd’hui les gens lisent toujours par plaisir ou seulement par nécessité de s’informer ?

D’après moi, il ya deux catégories de personnes. Je crois que la plupart des gens qui viennent dans notre bibliothèque n’ont pas perdu le plaisir de lire. Certains, c’est vrai, ne viennent que par nécessité, mais pour ceux-là, qui n’ont peut-être pas le temps de lire pour le plaisir à cause de leur emploi du temps, nous rendons les horaires d’ouverture de la bibliothèque fonctionnels, nous ouvrons chaque jour entre 7 h et 23 h.

Deuxième projet

Une autre classe de Simona Cremarenco a pensé le projet d’une manière tout à fait originale. Les élèves ont choisi de filmer les enquêtes réalisées et de sous-titrer en français les réponses des personnalités interviewées. Ce procédé leur a permis de mettre à profit plusieurs compétences particulières. En plus d’avoir testé leurs acquis linguistiques, les étudiants ont dû réfléchir ensemble à une manière inédite et séduisante de présenter leur travail. Nous vous proposons donc de découvrir en images comment un peintre, un boulanger, un reporter, un œnologue ou encore un confectionneur de masques exercent leur métier à Buzau.

Troisième projet

La classe de quatrième du collège de filles Ebène (Île Maurice) a souhaité quant à elle rendre hommage dans son projet d’enquêtes à des personnes qui font partie du quotidien, et qui contribuent à leur façon au bien-être des étudiants. M. Dewa, le marchand de Dholl Puri et Chandranee, le "planton" de l’école semblent incarner au mieux cette idée. Voici le récit de leur métier.

Extraits :

Qu’est-ce qu’un dholl puri ?

Le dholl puri est une friandise. La base du dholl puri c’est de la farine et du dholl écrasé. On mélange le tout et ensuite on fait des petites boules avec la pâte obtenue. On aplatit les boules avec une machine puis on applique quelques gouttes d’huile et on place le gâteau au four pendant plusieurs minutes.

Avez-vous des contrats avec des entreprises pour fournir vos dholl puri ?

Oui plusieurs notamment avec Air Maritanius et l’hôtel Hilton. Certaines de mes commandes viennent même de France, d’Angleterre ou d’autres pays d’Europe. J’ai aussi des commandes pour des mariages, des fêtes etc.

Fabrique

Extraits :

Quel est votre travail à l’école ?

Je suis responsable du nettoyage de l’école et aussi de la surveillance des élèves mais je fais d’autres petits travaux supplémentaires quand l’école me le demande.

Avez-vous déjà eu des problèmes de discipline avec les filles de l’établissement ?

Oui, une seule fois. J’ai eu des problèmes avec une élève de sixième qui m’avait désobéi et m’avait parlé sans respect. Mais à ma grande surprise, le lendemain, elle est venue s’excuser d’elle-même. Je lui ai pardonné parce que je n’aime pas avoir de problèmes avec les étudiants. Je souhaite que tout le monde se respecte ici. Les deux ans passés à Ebène ont été vraiment formidables pour moi.

Chandranee

Chandranee



Note

* Dans le cadre du concours, tous les travaux des étudiants ont été étudiés par un jury spécialement constitué, chargé de désigner cinq classes lauréates. Un élève de chacune de ces classes est venu ensuite séjourner une semaine à Paris.

Rédaction : Julie Letourneau - Première publication : 01/10/07 - Mise à jour : 08/10/07

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