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Le point de vue des responsables d'association
et des adhérents

Second volet

Dans un premier temps, nous avions choisi de faire la synthèse des difficultés rencontrées par les associations. Dans ce second volet, nous parlerons des actions concrètes menées sur le terrain et nous laisserons, pour finir, la parole aux adhérents qui font vivre ces associations.

Le travail des associations sur le terrain

En général, les projets sont décidés de manière consensuelle par tous les membres du comité d’administration de l’association et en concertation, selon les cas, avec le ministère de tutelle, le service culturel (SCAC) de l’Ambassade de France sur place et/ou différents organismes partenaires.

Ainsi, l’association sénégalaise des professeurs de français a organisé en 2005 en collaboration avec l’Institut français Léopold-Sédar-Senghor des championnats nationaux d’orthographe dans huit académies, auxquels plus de 2000 candidats ont pris part.

En Indonésie, c'est avec l'aide du SCAC de l’Ambassade de France que l’association des professeurs de français, présidée par Dadang Sunendar, a organisé en novembre 2005 un séminaire national. De même en Turquie où un séminaire a eu lieu en septembre 2005 grâce à la collaboration de la Fédération internationale des professeurs de français, de l’Institut de français d’Istanbul et du ministère de l’Éducation nationale turque, sans oublier le dynamisme des professeurs de français des lycées d’Istanbul !

Enfin, c'est grâce au soutien de l’Association pour la promotion de l’enseignement du français à l’étranger (APEFE) que l’association congolaise des enseignants de français a pu mener une vaste enquête auprès de plus de 500 enseignants de français des écoles primaires de Kinshasa pour faire le point sur leurs besoins de formation.

Des décisions sur l’amélioration des moyens de communication sont également prises de façon collégiale, comme par exemple la mise à jour du site internet de l’Association des professeurs de français en France, la création d’une liste de diffusion, d’une lettre d’information, d’un blog...

Dans d’autres cas, comme au Burundi, le projet peut être porté par une seule personne, à l'image du festival de théâtre scolaire organisé en 2005 sur le thème "Paroles de femmes", durant lequel douze lycées ont mis en scène des extraits de pièces de théâtre francophones.

En Bosnie-Herzégovine, le président a également organisé seul, en 2004, la Semaine de la langue française dans son école en proposant des projections de films français, des spectacles et des pièces de théâtre en français, etc. En 2005, il a souhaité que ses collègues participent nombreux et que d’autres écoles s’impliquent dans ce projet.

Enfin, certaines idées de projets naissent, comme nous l’explique Marie Hildwien, coordinatrice pédagogique de Mosaïque du monde, "au cours des rencontres, et des sollicitations avec la collaboration des structures locales". C’est par exemple le cas du projet de création d’une salle multimédia dans un centre d’accueil des enfants des rues à Dakar, L’Empire des enfants, réalisé en 2005.

Paroles d'adhérents

Beaucoup d’enseignants, souhaitant adhérer, se sont tournés vers la seule association de leur pays, comme c’est le cas en Indonésie (Association des professeurs de français d’Indonésie, APFI) ou au Mexique (Asociacion de Maestros e Investigadores de Francés en México, AMIFRAM). Il s’agissait avant tout de pouvoir "échanger des expériences avec les autres collègues" et "d’appartenir à la même famille et être informé de ce qui se passe dans le FLE au niveau national" comme l’expliquent Dadang Sunendar de l’APFI et Clotilde Barbier de l’AMIFRAM.

Pour Haydée Silva, "la pratique enseignante est trop souvent tournée exclusivement vers l’intérieur (la classe, l’équipe pédagogique, l’institution)" et être adhérente de l’AMIFRAM, c’est "inscrire sa pratique dans un contexte social, l’enrichir et peut-être enrichir celle des autres".

La participation active à la réalisation d’objectifs communs, tels la formation continue des enseignants, est également un élément important que souligne Maurice Mazunya de l’association burundaise des enseignants de français (ABEF).

Les adhérents les plus motivés, comme Fidèle Ngoy Lempel de l’association congolaise des enseignants de français (ACEF), s’investissent dans leur association et consacrent le peu de temps libre qu’il leur reste "à penser à des initiatives nouvelles qui s’inscrivent dans le programme général d’actions de l’association". D’autres soumettent régulièrement des textes dans la revue de l’association et participent aux journées pédagogiques organisées par l’association et dans les congrès régionaux.

Enfin, comme le rappelle Haydée Silva, les adhérents, représentants des associations, ont un rôle de diffuseur des informations et se doivent également de promouvoir les nouvelles adhésions autour d’eux.

La vie associative, c’est aussi un atout considérable dans le travail quotidien des enseignants car l’association est pour tous et toutes un lieu de rencontre, de contacts entre collègues de tous les niveaux, ce qui favorise les échanges, le dialogue, le partage d’expérience mais aussi de nombreuses et belles amitiés !

Ainsi, l’association élargit la vision de l’enseignement qui n’est plus restreinte au seul département de rattachement de l’enseignant et lui permet d’être au courant de ce qui se passe au niveau local, national et même international.

La valorisation du travail, l’ouverture vers les autres, les échanges professionnels et amicaux… autant de raison de donner un sens à la cause associative et d’adhérer à une association !

Merci à tous ceux et toutes celles qui ont bien voulu témoigner pour ce dossier.

Les responsables d’association

Mirza MEJDANIJA
Association des professeurs de francais de la Bosnie-Herzegovine
Le rôle et la mission principale de cette association est de maintenir le français dans les systèmes scolaires, en collaboration avec l’Ambassade de France en Bosnie. L'association organise des concours pour les élèves, des séminaires et des stages pour les professeurs.

Maurice MAZUNYA
Association burundaise des enseignants de français
L’association est un cadre d’échange d’expériences et d’innovations pédagogiques destiné à rompre l’isolement professionnel des enseignants. Elle contribue au renforcement du niveau scolaire au Burundi, à travers celui du français langue d’enseignement. Elle est une ouverture sur le monde extérieur.

Willy BERTIN
Association française des enseignants de français
L'AFEF est une association qui rassemble les enseignants militants pour promouvoir - et non pas simplement défendre - la discipline, la langue et la culture du français. À ce titre, notre association discute avec l'Inspection générale des programmes scolaires et cherche à faire connaître des didactiques innovantes.

Dadang SUNENDAR
Association des professeurs de français d’Indonésie
L’association s’occupe des rencontres pédagogiques au niveau national des professeurs de français en Indonésie. Elle a donc un rôle de relais entre les professeurs de français de l’université, du lycée, et ceux qui travaillent dans les cours privés, dans les CCF, et dans les Alliances françaises. L’association n’a pas encore de rôle important dans la politique éducative du département de l’Éducation nationale. La mission est de promouvoir le français en Indonésie et prendre quelques initiatives pour encourager les jeunes indonésiens à apprendre le français.

Marie HILDWEIN
Association Mosaïque du Monde
Mosaïque du Monde a pour vocation de construire auprès de la jeunesse une solidarité internationale par le biais du numérique. Pour ce, elle développe et anime des projets pédagogiques et d'échange culturel via les technologies de l'information et de la communication.

Mamadou COULIBALY
Association sénégalaise des professeurs de français
Les objectifs de l’association sont de renforcer la solidarité entre les professeurs de français, d’appuyer les autorités en matière d’enseignement du français, de contribuer à la formation continue des professeurs et enfin d’animer la vie culturelle au Sénégal (émissions radio, télévisées, conférences, etc.).

Huseyin GUMUS
Association des professeurs de français d’Istanbul
Le rôle de l’association : organiser des conférences pédagogiques et culturelles, des concours littéraires en partenariat avec l’Institut français Léopold-Sédar-Senghor (exemple : Alliance française) ; participer à la préparation des instituteurs au certificat d’aptitude professionnel, aux foires et salons du livre ; animer des émissions de radio autour de l’enseignement du/en français.

Ntita NYEMBWE
Association congolaise des enseignants de français
L’association congolaise des enseignants de français a pour mission de regrouper les enseignants de français, promouvoir l’étude, l’enseignement et la diffusion du français, assurer entre ses membres l’information et la documentation sur les problèmes de la langue française afin d’assumer correctement leur métier, organiser des sessions de formation en matière d’enseignement du français, promouvoir des activités socioculturelles afin de faire du français un réel instrument du dialogue des cultures tout en respectant la diversité linguistique, susciter et encourager la création des œuvres en langue française.

Les adhérents

Fidèle Ngoy Lempel (association congolaise des enseignants de français), Maurice Mazunya (association burundaise des enseignants de français), Haydée Silva, Rosa Maria Duran, Maria Ines Van Messen et Clotilde Barbier (Asociacion de maestros e investigadores de francés de México), Huseyin Gumus (asssociation des professeurs de français d’Istanbul), Dadang Sunendar (association des professeurs de français d’Indonésie).

Lien
Rédaction : Emeline Giguet-Legdhen - Première publication : 11/09/06 - Mise à jour : 11/09/06

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