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Travailler avec les contes

L’étude des contes en classe de langue présente de nombreux avantages liés aux spécificités de ce genre littéraire. Cette fiche pratique a pour objectifs de vous proposer des pistes de réflexion et de vous donner des exemples d'activités.

Compréhension orale et écrite

Repères théoriques

Vous pouvez prendre appui sur la structure narrative relativement stable des contes pour faire travailler la compréhension orale et écrite. De nombreuses recherches structurales pourront vous être utiles pour concevoir des exercices.

• Analyse structurale de Propp : à partir d’un corpus d'une centaine de contes traditionnels russes, cet auteur a identifié des "variables" et des "constantes".
• Structure narrative de Brémond : une succession d’événements fait passer le ou les personnage(s) principal(aux) d'un état initial à un état final.
• Schéma actantiel de Greimas : dans le conte, les personnages remplissent une fonction. L'histoire racontée résulte du jeu d'un certain nombre de forces désignées par le terme d'actants. Ces forces sont de natures diverses. Il peut s'agir d'un principe abstrait (par exemple "l'ambition"), d'un personnage ou même d'un objet (par exemple "la baguette magique"). Le schéma actantiel permet de matérialiser le rapport de forces entre les différents actants.

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Activités

Premiers pas - compréhension globale

Après une première écoute, proposez aux élèves de répondre à quelques questions simples : combien y a-t-il de personnages ? Qui sont-ils ? Où vivent-ils ?

Après une deuxième écoute, vous pouvez leur poser des questions plus précises sur les personnages et les événements qui ont lieu. Le héros : quel est son âge ? Quelle est sa nationalité ? Que fait-il dans la vie ? Quelles sont ses qualités ? Quels sont ses pouvoirs ? Pourquoi est-il le héros ? Les autres personnages : qui sont-ils ? Sont-ils gentils ou méchants ? etc. Les événements : comment se produisent-ils ? Combien y a-t-il d’événements marquants ?

Vous pouvez répartir les questions entre les élèves et tenir compte de leur niveau : questionnaires à choix multiples, exercices d’association, exercices "vrai/faux" pour les niveaux A1/A2 ; questions ouvertes, travail en groupes pour le niveau B1 ; questions ouvertes pour les niveaux B2/C1.

Découverte de la structure narrative du conte

• Choisissez un conte, découpez-le et demandez aux élèves de rétablir l'ordre des séquences (niveau A2).
• Choisissez un conte, découpez-le et demandez aux élèves d’associer chaque partie du conte à une des caractéristiques proposées par Propp (niveaux A2/B1).
• Prenez un conte et établissez une liste de caractéristiques ("état initial", par exemple) ou fonctions (celles de Propp). Les apprenants doivent découper le texte et associer chaque passage à un élément de la liste (niveau B1).

Étude comparative

Il peut être intéressant, pour travailler la compétence culturelle notamment, de comparer différentes versions d’un même conte. Vous trouverez des exemples de variantes sur le site de l'exposition Contes de fées de la BNF.

Le conte peut servir également de support à l’introduction d'autres genres tels le mythe. Certains mythes se rapprochent en effet des contes du point de vue des thèmes abordés.

Exemple : le conte du Petit Poucet et le mythe de Thésée et du Minotaure : le fil d’Ariane/les petits cailloux ; le labyrinthe/la forêt, etc. Vous pouvez demander à vos élèves de comparer la structure de ces deux récits, afin d'en déterminer les caractéristiques.

Analyse des illustrations

Au-delà de leur fonction esthétique, les illustrations peuvent orienter la lecture. Présentez à vos élèves différentes illustrations d’un même conte et/ou d’une même scène. Les élèves découvriront que selon les illustrateurs tel ou tel aspect du conte est mis en avant : caractère d’un personnage, environnement géographique, atmosphère générale, etc.

Expression écrite

À partir du conte, on peut mener un travail d’expression écrite individuelle ou collective.

Activités

Transposition

• dans le temps : Cendrillon au XXIe siècle...
• dans l’espace : Le Petit Chaperon rouge en Afrique ("Le Petit Pagne rouge").
• de genre littéraire : Hansel et Gretel en pièce de théâtre.

Détournement

Changez le contenu : le début, la fin, un événement, un personnage, la morale, les rôles, introduire un personnage, etc.

Exemples : dans Barbe bleue, les frères ne viennent pas ; dans Cendrillon, les demi-sœurs de Cendrillon sont gentilles, etc.

La "salade de contes"

L’objectif est d’écrire un conte mêlant des éléments provenant de divers contes. Par exemple, Blanche Neige peut aller vivre chez Boucle d’Or et les trois petits cochons, ou rencontrer en chemin... le vilain méchant loup.

Créer un conte

Niveaux A2 et B1: écrire un conte à partir d’éléments de la structure narrative et/ou de fiches descriptives des personnages, des lieux, des objets, etc. Les apprenants ont ainsi à leur disposition la trame du récit et une liste assez importante de vocabulaire, et peuvent se concentrer uniquement sur la qualité de leurs écrits.

Exemple : "Un seigneur est riche et triste. Il part en guerre. Il croise un garçon qui sème des graines. Le seigneur revient avec les graines. Le seigneur est heureux" (trame). Éléments de description : Seigneur : grand, riche, triste, cheveux blancs / Garçon : petit, de larges yeux, un teint rosé, un sourire malin.

Expression orale

Ce genre se prête bien aux activités d’expression orale. Selon le niveau des élèves, vous pouvez imaginer des exercices de répétition, d’improvisation à partir d’une trame, travailler l’intonation, etc.

Enfin, si vous en avez la possibilité, pourquoi ne pas faire venir un conteur en classe ?